L'histoire :
Casey et Sam sauvent des vies chaque jour. Elle, en conduisant son ambulance comme une Formule 1 et lui, parce que c'est un infirmier au top des premiers soins à prodiguer. Et pourtant, leur ambulance est un tas de ferraille. Cette nuit encore, ils ont gagné la course contre la montre et le vieux Monsieur qu'ils ont pris en charge va pouvoir être opéré avant de passer l'arme à gauche. Mais ce soir-là, de drôles d'évènements s'enchaînent les uns après les autres : Sam faisait sa pause sandwich et quand il a balancé la moitié de son grec dans la poubelle, celle-ci a littéralement explosé ! Ils n'ont pas eu le temps de cogiter, car le Central les a aussitôt orientés vers un accident de la circulation : un piéton renversé et l’automobiliste qui a pris la fuite. Arrivés quelques minute après sur place, au 648 Ouest, ils ne comprennent pas ce qu'ils font là : il n'y a personne, ni policier, ni blessé, ni témoin... personne. Ils rappellent le dispatch pour faire le point quand ils aperçoivent une silhouette sortant d'une ruelle sombre. Le gars en face du trottoir a l'air louche. Sa démarche est gauche, il titube et la lumière des lampadaires semble se refléter sur ce qui ressemble à une carcasse dorée. C'est un robot ! Mais la machine fait un pas sur la chaussée et est aussitôt pulvérisée par un camion qui circulait à toute vitesse !...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gerard Way a pour lui l'originalité. Membre fondateur du groupe My Chemical Romance, il décroche en 1999 un diplôme à l'école des Arts Visuels de New-York. Il écrit également puis en 2007 conçoit avec Gabriel Ba la série Umbrella Academy. DC lui donne l'occasion, en 2016, de relancer la Doom Patrol, en lui confiant (carrément) un label dont la série sera la proue. Way choisit alors de tout déconstruire. Il faut savoir que l'Histoire de cette série verse dans le dramatique : c'est le premier groupe de Super-Héros dont la première version sera interrompue par la mort de tous. Depuis toujours, ses membres sont tous des exclus, des parias, fédérés autour d'un mentor. Grant Morisson, qui a œuvré à la série, rappelle ses souvenirs, où la Doom Patrol évoquait un univers très inquiétant pour l'enfant qu'il était. Gérard Way, lui, s'exprime amplement, dans ses avant propos et une postface, au sujet du plaisir qu'il a eu à animer la team. Le problème, c'est que son kif est peu communicatif au lecteur. Pire, le fan service est raté, tant il dévoie les personnages. A force de vouloir refondre leur histoire, il en fait trop souvent des caricatures. Les premiers chapitres fonctionnent pourtant bien, mais assez vite, on verse dans le délire sans queue ni tête, sans aucune profondeur. Le comble, c'est que ce qu'il y avait de flippant dans la série devient ici ridicule. Ajoutez des dialogues niais, malgré quelques traits d'humour, qui sont d'ailleurs peu souvent réussis et l'ensemble vire à la catastrophe. Il n'y a que les dessinateurs qui s'en sortent honorablement, mais c'est une bien maigre consolation. Si vous croisez cette patrouille, fuyez-la, car, malheureusement, on ne peut que la condamner...