L'histoire :
Elle s’appelle Stacy. Elle ne travaille pas vraiment pour la police même si elle se trouve dans les bureaux du GCPD. Elle n’est pas non plus employée de la mairie même si elle fait un boulot de secrétaire. En fait, elle travaille pour une agence d’intérim payée en sous-main par la police. Et son rôle principal, au delà de s’occuper de pas mal de paperasses, c’est de déclencher le fameux Bat-signal. Pourquoi faut-il un poste aussi compliqué et obscur pour appuyer sur un simple bouton? En fait, la police est obligée maintenant de prendre ses précautions depuis que de petites frappes véreuses ont obtenu gain de cause à leur procès. Le motif était simple : ils se sont plaints que les flics avaient fait appel à Batman pour supprimer leurs droits. Depuis, il faut quelqu’un d’extérieur et de « neutre » pour effectuer cette tâche particulière. Stacy se moque bien de toute cette bizarrerie (même si elle trouve ça étrange que la société oblige à se protéger autant) car elle adore actionner le signal. Elle a même eu la chance d’apercevoir subrepticement le Batman ! En fait, elle est folle amoureuse de lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réédition de Gotham Central en petit format chez Urban Nomad continue avec le tome deux. Cette fois, le tome regroupe trois enquêtes différentes : la première parle d’un sniper particulièrement dangereux, la deuxième des meurtres de comptable et la dernière d’une manipulation des esprits. On connaît le concept de cette série : plusieurs équipes d’inspecteurs du GCPD doivent mener des enquêtes sombres dans la ville instable de Gotham. Batman et les super-vilains sont relégués au second plan et cette idée de génie change totalement le paradigme du Batverse. L’humanité des policiers, leur entente et prise de tête rajoute encore plus de sel à ce formidable polar façon années noires. De plus, les subtiles apparitions des célèbres personnages de l’univers sont comme de véritables friandises. Ils peuvent soit créer un problème dans le récit soit y apporter une résolution mais leur présence discrète montre à quel point le récit est plein de finesse. Seule la première histoire déroge à cette règle et l’apparition du Joker est quand même un incroyable coup de poing aux règles de la série. Il fallait un récit à part pour le personnage emblématique dans Batman : c’est fait d’une façon magistrale. Le deuxième récit est un peu moins puissant mais le dernier constitue à nouveau une maestria d’enquête originale et prenante. Une note de 3 à un chef d’œuvre pareil alors que cela mérite 5 ? C’est tout simplement que ce petit format ne lui rend pas hommage : l’abondance de textes devient quasi illisible et les dessins, superbe hommage au polar noir, sont parfois ratatinés. Un tel monument mérite un meilleur écrin, même si le prix est très attractif…