L'histoire :
Trois ans après la guerre d'OA...En orbite géosynchrone avec la Terre, un vaisseau Ilarieen est visité par une ONG terrienne. Il s'agit du premier contact avec une race extraterrestre, surveillé à distance par la société Ferris Galactic. Bien que la visite se déroule très bien, la plateforme orbitale de défense Pointe de flèche, aux ordres de Commonde, suprême autorité terrienne, reçoit celui de tirer, sans raison, sur le vaisseau. Malgré la désobéissance sensée du commandant de bord, le vaisseau est touché. La réplique est immédiate et Hal Jordan, présent rapidement sur les lieux, sauve in extremis l'équipage de la plateforme, tandis que ComMonde surenchérit. Un conflit politique majeur est engagé, avec une question : si Pointe de flèche n'a pas tiré, qui l'a fait ? Et sous quels ordres ? Les tensions sont vives sur Terre, où Hal Jordan est accusé d'avoir amené avec lui, il y a trois ans, les possibilités de visites extraterrestres. Alors que les forces de l'ordre tentent de l'arrêter, il part rejoindre clandestinement ses collègues sur une base de la face cachée de la Lune. De là, celui-ci compte se rendre sur Llar afin de dénouer diplomatiquement le conflit. Sauf qu'en orbite de la planète, l'attend un guerrier vêtu de jaune, dont la puissance surpasse la sienne. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond sur Terre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il ne fait plus de doute que le couple Hardman-Bechko possède un savoir-faire remarquable et il suffit de s'attarder sur leur série Invisible Republic (Hi comics) ou le plus récent Aliens cendres (Wetta) par Gabriel Hardman seul, pour s'en convaincre. La science-fiction leur permet d'exprimer à la fois des idées progressistes ainsi que de poser un regard critique sur la politique moderne, tout en démontrant un talent graphique de belle envergure au long des planches de leurs récits. Pour preuve, la puissance d'évocation dans les scènes d'action galactiques et des personnages très réalistes complètement crédibles lors des séquences de dialogues plus politiques. La tonalité très adulte de l'ensemble permet en sus d'obtenir une recette assez peu vue au sein de cette série, qui, bien que déjà exigeante en termes de Space Opera (une de celles les plus impliquées dans le multivers en tous cas), surprend aussi par son intention. À la fois relecture et hommage à d'autres épisodes précédents (Yellow Lantern, La mort du gardien/Original sin...), ce tome donne surtout à réfléchir sur l'embrigadement et les influences/ingérences politiques ou sectaires. Lorsque l'on fait partie d'un corps de super héros galactiques ou que l'on a l'opportunité d'un pouvoir immense, qu'est-ce qui va guider nos actions ? Un maître, un gourou, une cause semblant juste ? Ou notre profonde conviction ? Tel est le dilemme auquel ont à faire face une grande partie des protagonistes de ces épisodes, pour un combat perdu d'avance, ne servant qu'un seul individu dont on ne révélera pas l'identité ici. Finalement, que la force soit donnée aux Yellow Lantern plutôt qu'aux vertes, le vrai combat reste celui à mener contre celui à qui profite le crime, et la solidarité doit primer, semble nous dire entre les lignes, le couple d'auteurs. N'empêche que, ce troisième tome excellent nous laissant sur un suspense dramatique assez ténu, on n'aura d'autre choix que d'attendre avec impatience la conclusion de cette très bonne histoire dans le prochain.
