L'histoire :
Hunter Rose est un jeune homme de 18 ans en deuil après avoir perdu l’amour de sa vie. Il est aussi un romancier célèbre ce qui lui vaut d’être un homme extrêmement riche. Il est le père adoptif de Stacy, jeune orpheline. Mais il est aussi, et surtout, Grendel, empereur du crime, diable masqué qui n’hésite pas à tuer tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. Tirant son nom de la légende de Beowulf, Grendel doit jongler avec ses différentes identités pour étendre son empire malgré les trahisons et attaques répétées de ses ennemis. Parmi eux, Argent, loup-garou au service de la loi, s’est juré de mettre notre anti-héros hors d’état de nuire. Ces deux antagonistes finiront par se battre dans une lutte fatale qui n’aura pas raison de la figure de Grendel, entité du mal qui continuera de perdurer au fil du temps.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peu connu en France, Urban a la bonne idée de nous faire découvrir ce personnage né de l’imagination d’un seul auteur, Matt Wagner alors qu’il n’a que dix-neuf ans. Comme Spawn pour MacFarlane, Grendel est l’œuvre d’une vie pour Wagner, lui qui, de 1982 à 2007, n’a cessé de tourner autour de son personnage. Wagner imagine alors les aventures de Grendel et de sa première incarnation : Hunter Rose. Car la particularité de Grendel est qu’il n’est pas associé à son alias public comme Bruce Wayne et Batman. Grendel est une figure du mal, un spectre, une entité qui porte les traits d’Hunter Rose dans ce 1er tome mais qui sera ensuite porté par sa « petite fille » et d’autres protagonistes ensuite (chaque tome aura son incarnation). Wagner raconte d’emblée toute la destinée d’Hunter Rose, de sa naissance à sa mort, dès son introduction, et reviendra ensuite dessus par de multiples angles. Ce recueil ne suit d’ailleurs pas la chronologie de parution de Grendel (parution chaotique passant par un éditeur ayant fait faillite avant d’être repêché par Dark Horse des années plus tard) mais compile toutes les nouvelles avec Hunter Rose comme héros. Ainsi Wagner s’amuse à nous raconter des chroniques de quelques pages en multipliant les points de vue de personnages secondaires et en mettant en arrière-plan la figure de Grendel. Avec ses 600 pages au compteur, cette anthologie a la particularité d’être illustrée à chaque histoire par un dessinateur différent avec plus ou moins de talent. Chacun devra jouer avec le noir et blanc et l’incursion du rouge sang à travers des histoires parfois franchement violentes et d’autres avec plus de second degré. On notera par exemple la présence du regretté Tim Sale qui figure parmi les meilleurs illustrateurs de cet ouvrage. Au final, Grendel Tome 1 est un livre monstre, imposant par sa taille, parfois indigeste, souvent violent mais qui ne cessera de vous hanter tel un conte horrifique.