L'histoire :
C’est la première fois qu’Amanda Waller arrive à l’heure pour un rendez-vous avec le président des États-Unis. Il faut dire que l’heure est grave et il est plus que temps de trouver une solution au problème Lex Luthor. Alors qu’elle rentre dans le bureau ovale, elle comprend qu’il est trop tard. La légion fatale est déjà là et a fait un carnage. Lex trône à la place du président dont la tête est broyée par Grood. Brainiac utilise ses pouvoirs pour neutraliser Waller. Luthor revient ensuite dans ses bureaux mais tout le monde est inquiet. Les informations passent en boucle et clament haut et fort qu’il a attaqué la Maison Blanche. Pourtant, il ne semble pas le moins du monde paniqué. Froidement, il annonce à tous ses employés qu’ils sont virés à partir de maintenant. S’ils tiennent à la vie, ils doivent quitter les lieux aussitôt. Un coup d’éclat retentissant qui inquiète les alliés de Luthor. Brainiac lui rend visite pour venir aux nouvelles. Lex le rassure tout de suite : tout se déroule comme prévu. Il lui montre une série d’images de tous les super vilains avec qui il compte travailler pour un projet bien plus grand que s’emparer du bureau ovale. Au moment où il a fini de dresser son plan, une équipe d’intervention dirigée par Atom apparaît. Lex Luthor n’a jamais été aussi calme, sûr de lui et de sa force...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Batman Metal, New Justice et maintenant Doom War et bientôt Death Metal... mais où s’arrêtera Scott Snyder ? Pris d’une frénésie créatrice qui dépasse l’entendement, Snyder compte vraiment marquer durablement les esprits avec un run sombre au possible et une série d’événements qui vont bouleverser tout l’univers DC. Des bouleversements, on en a vus beaucoup dans l’histoire de DC mais des secousses sismiques pareilles, qui durent aussi longtemps et qui prennent une telle dimension, pas vraiment ! C’est si pharaonique et si complexe qu’il faudra être un vrai Brainiac (ou plutôt sa nouvelle version améliorée présente dans ce volume) pour saisir toutes les ramifications de cette saga et les connexions entre elles. Cet épais tome fait directement suite à la série New Justice et Snyder, toujours assisté de James Tynion IV, s’y déchaîne plus que jamais. Accrochez bien vos ceintures : voici un petit guide explicatif de la nouvelle lubie du scénariste américain. Perpétua a crée un Univers où les puissants règnent en maîtres mais ses enfants, Monitor, Anti-Monitor et le Forge-Monde l’ont emprisonnée et ont laissé vivre le Multivers, une symphonie d’énergie et d’harmonie. Cet assemblage de forces positives a aussi un pendant : les sept énergies sombres. Un fragment de la totalité existe et pourrait faire naître la fatalité qui libérerait Perpétua et déchaînerait le chaos. Vous suivez encore ? Ajoutez à cela une réécriture de la religion et de l’Apocalypse tout en multipliant les voyages dans le temps, les différents personnages des différentes planètes et vous aurez ce qui se fait de mieux ou de pire dans la production Snyder (c’est selon vos goûts). Les deux scénaristes démultiplient les possibles jusqu’à dépasser toutes les limites. Ainsi, ils réinventent encore et toujours l’univers DC, avec notamment un Luthor plus sombre que jamais, tout en rendant hommage à l’histoire de la firme. Le Bien et le Mal sont également des thèmes sans arrêt remis en question à une échelle qui dépasse même le cosmos. Un imaginaire démentiel donc, qui donne un projet d’une ambition folle et qui pourtant tient la route. Évidemment, il ne faudra pas toujours être regardant sur certains aspects du scénario qui frôlent le ridicule comme un Robin minuscule mêlé à Jarro ou un Luthor du futur ayant remplacé Batman ! Le foisonnement de l’ensemble et l’exigence d’un récit ultra dense pourront également en rebuter plus d’un. Ironie du sort : les interludes consacrés aux alliés de Luthor qui forment la Légion Fatale sont d’ailleurs presque meilleurs tant ils sont simples et passionnants, dont notamment une vraie curiosité à découvrir avec l’histoire sur le Joker co-scénarisée par le célèbre réalisateur John Carpenter, tout aussi doué dans l’élaboration de films d’horreur que de comics. Si ce gros pavé peut sembler indigeste, il est néanmoins agréable à lire avec des surprises de taille et une noirceur à la limite du malsain où la réalité se tord et où la culture DC est sacrément mise à mal. Une telle démesure ne pouvait se passer de grands dessinateurs et à l’image des innombrables personnages que l’on retrouve ici, il y a du très lourd dans les dessinateurs avec du Bruno Redondo, du Francis Manapul, du Jim Cheung ou du Jorge Jimenez (pour ne citer qu’eux) qui nous en mettent plein la vue. Snyder nous a fait une... fatality !