L'histoire :
Ils sont sept dans l’immeuble mais ce n’est pas juste le lieu qui les réunit. Dans les sept, il y a Amanda qui travaille à l’hôpital, Bob qui galère pour joindre les deux bouts, Gary qui travaille de nuit, Justin qui vit avec sa mère, Tanya qui joue de la musique, Félix qui est un peu bizarre et Isaac qui est un jeune enfant. Bob rentre chez lui et il a encore perdu du fric au tiercé. Les paris finiront par avoir sa peau. En attendant, c’est sa femme qui souffre mais heureusement que l’infirmière Lisa est là. Le problème, c’est que Bob ne l’a pas payé. Malgré l’amitié qu’ils ont construite, Lisa ose réclamer sa paie car elle en a besoin pour vivre. Bob lui promet de la payer dans une semaine mais il sait qu’il a aussi d’autres dettes qu’il n’a pas payées. Justin, pendant ce temps, débourse son argent avec la drogue que lui fournit Tanya. Il arrive aussi qu’ils se fassent un peu plaisir tous les deux mais on ne peut pas vraiment parler d’un couple. Isaac, lui, reste régulièrement devant l’arbre mort de l’immeuble. Depuis quelques jours, il est attiré par cet endroit comme un aimant. Il faut dire qu’il y voit des choses plus qu’étranges….
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la collection Le mythe de l’ossuaire, voici le tome qui donnera certainement le plus de réponse sur ces ténèbres que déchaînent Jeff Lemire et Andrea Sorrentino. Un peu comme dans Gideon Falls, on suit des personnages à la vie banale dans une banlieue morne. Mais le réel bascule dans un cauchemar de plus en plus grand au fur et à mesure des découvertes des sept personnages. Lemire se régale à nous faire peur avec des passages crépusculaires, teintés de vide et d’angoisse. Il faut dire que le dessin de Sorrentino a de quoi mettre mal à l’aise, même si ici, il opte pour un style plus réaliste que d’habitude et une construction de cases plus classique. Cependant, l’horreur n’est jamais très loin et quand elle apparaît, c’est un déchaînement visuel, une bascule architecturale et un ailleurs tentaculaire. Cette fois, Lemire ne joue pas que sur le côté inquiétant et mystérieux et il apporte par petite touche des réponses à ce fameux univers maléfique. A l’instar de Lovecraft, il dévoile des déités monstrueuses avec une petite originalité en plus : le background religieux. Même si on tombe parfois dans des scènes un peu mystiques, l’horreur est particulièrement efficace. Effrayant tout simplement (avec un E à l’envers !).