L'histoire :
Ruine, un cauchemar créé par Dream, le seigneur des songes, tente de s’échapper du monde des rêves après avoir hanté les nuits d’un jeune homme qu’il souhaite à tout prix retrouver dans le monde de l’éveil. Ruine échange malencontreusement sa place dans le royaume de l’onirisme avec Lindy. Cette dernière, jeune femme trentenaire mère de la petite Anne, est complètement dépassée par le sujet de sa thèse : l’identité véritable du fameux William Shakespeare. Suite à la fuite de Ruine, elle se retrouve prise au piège dans un rêve aux allures de quête pour mettre au jour le mystère qui la dévore : qui est en réalité le grand dramaturge ? Allié à un chérubin déchu répondant au nom de Jophiel, et à la jolie sorcière Aude Della, le cauchemar en cavale tentera de réparer le mal qu’il a commis. Suite à cette quête effrénée, Ruine acquiert le droit de naviguer entre les mondes pour découvrir sa véritable nature mais avant tout pour retrouver l’homme qui l’obsède. Accompagné d’Aude et de Jophiel, Ruine traversera plusieurs épreuves, notamment la tentation provoquée par des ténébreux ayant pris le contrôle du monde de Féérie ou encore sauver la magicienne Aude des griffes d’un démon un tantinet revanchard.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ensemble de trois petites histoires, Sandman - The Dreaming : Waking Hours commence par Le barde et le barde avant d’enchaîner sur Intermezzo pour se clore avec La reine de Féerie. A la lecture de la première nouvelle vous pourriez être surpris avant de comprendre que chaque personnage servira un arc narratif qui lui est propre gravitant autour du principal, celui de Ruine, cauchemar créé par Dream le seigneur des songes. Gwendolyne Willow Wilson et Nick Robles nous offrent une magnifique déambulation dans le gigantesque univers onirique de Sandman. Ce Waking Hours permet d’introduire un personnage inédit avec Ruine, parfaite continuité des différentes créations de Neil Gaiman : Dream, protagoniste dramatique, impérial et mélancolique, le Corinthien comme antagoniste charismatique, imprévisible et fourbe ou encore Matthew avatar loyal, fidèle et malicieux. Cette fois-ci, c’est au tour de Ruine de profiter d’un traitement impeccable se servant du récit pour construire sa propre mythologie. Mélangeant parfaitement les genres notamment ceux de la fantasy, du fantastique, de l’amour ou encore de l’horreur, la scénariste Willow Wilson capte parfaitement ce qui fait l’essence même de l’œuvre de Neil Gaiman : une promenade fantasmagorique aux frontières de notre monde proposant des thèmes forts et universels. Ce que cherche le personnage de Ruine est effectivement ce que nous poursuivons tous, l’atteinte d’un plaisir personnel, d’un amour passionné, mais avant tout, l’accomplissement d’une belle vie. Et n’oublions pas le travail graphique minutieux et de grande qualité de Nick Robles. Ce dernier crée différents univers, différentes facettes de trois mondes ayant chacun une patte qui lui est propre grâce à des créations chimériques, architecturales ou picturales arrivant à capter notre attention à chaque défilement de planches et de cases. Théâtrales, monstrueuses, dangereuses, les pérégrinations de nos trois amis fantastiques sont une formidable invitation à un merveilleux voyage qui nous poursuit même une fois la dernière page tournée.
