L'histoire :
A Prairie rose, une réserve indienne du Dakota du sud, la tranquillité n'est plus vraiment de mise depuis le retour de Dashiel « Dash » Bad Horse. Cela fait maintenant plusieurs années que cet homme du pays a quitté les lieux. Or à peine se rend-il dans un bar, qu'il déclenche aussitôt une bagarre générale. Il est arrêté par des hommes de main du parrain local Red Crow. Ce dernier dirige aussi la police et lui propose un poste de shérif, à condition qu’il lui obéisse au doigt et à l'œil. Dash accepte immédiatement et se dépense sans compter dans son nouveau boulot. Suite à une arrestation, il croise sa mère, qu'il avait laissée sans nouvelles et la repousse sans ménagement. Peu après, il croise Carol, une fille dont il était amoureux plus jeune et qui s'est mariée depuis, mais dont la fidélité n'a pas vraiment l'air de mise. Dash, sous ses airs de grosse brute mal défraîchie, est en fait un agent infiltré du FBI et doit se rapprocher un peu plus, chaque fois, de celui qui ouvre prochainement un casino : Red Crow.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les indiens sont d’ordinaire campés à jouer les faire-valoir (ou presque) dans les westerns. Rares sont les bandes dessinées à mettre en exergue de cette ethnie dans l’ouest américain, sans en transformer ses membres en clichés. Avec Scalped, Jason Aaron transporte le lecteur dans une réserve indienne contemporaine où les problèmes ne sont plus les conflits avec les cowboys, mais plutôt la dépendance à l'alcool ou à la drogue. En suivant le retour de l'enfant du pays (Dash), le lecteur ne s’attache pas immédiatement à ce héros violent, arrogant et à l'allure de punk mal défraîchi, option crâne rasé et boucles d'oreilles. Pourtant, plus l'histoire progresse, plus cette mise en bouche captive. Les rebondissements sont bien amenés et surtout, les personnages disposent de suffisamment de cadavres dans le placard pour que la suite se révèle haletante. La fin est d'ailleurs un cliffhanger parfaitement en place et assez surprenant. Scalped est un titre sombre qui se voit enrichi, en termes d'ambiances, par les dessins de RM Guéra. Son style assez particulier pourrait être un croisement entre le trait d'Eduardo Risso et de Riccardo Burchielli, un visuel original et sans concession donc. Une introduction très prometteuse au final...