L'histoire :
«Je m'appelais Adam Osidis et pendant un court laps de temps, j'ai vécu dans ce monde. J'ai eu des passions, des pensées, et j'ai aimé tous les petits détails qui font le sel de la vie : les cèdres qui fleurissent en été, le café chaud au lever du jour et le parfum des cheveux de ma femme. Comme la plupart des gens, je n'ai pas assez apprécié toutes ces choses quand je les avais. Uniquement lors de brefs moments de lucidité, dans les vagues de conscience qui venaient toujours au milieu de la nuit, lorsque la part de moi la plus bruyante était encore endormie. Dans ces rares moments, je me réveillais pour découvrir le voile de la mortalité entrouvert et j'étais frappé en réalisant soudainement que tout ce qui avait du sens était éphémère. Et il n'y avait aucun moyen de le capturer, de le ralentir ou de prolonger mon existence»...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette série, Rick Remender et Jérôme Opeña entraînent le lecteur dans une saga fantasy, où le monde est violence et le pouvoir un enjeu constant qui justifie la guerre et l'extermination de familles entières, voire de races. Si le récit n'est pas facile d'accès, avec une foule de personnages, il s'avère assez captivant pour l'oeil, du fait d'un visuel de haute volée. C'est bien simple: bien des décors rappellent Moebius, ni plus ni moins. L'autre point fort est la dramaturgie. Si retrouver la magie, les gobelins et autres créatures ravira les fans d'heroïc fantasy, on s'attachera particulièrement à Adam, dont la quête périlleuse est le cœur du récit. Un cœur vaillant, un cœur souffrant aussi. On retrouve donc quasiment tous les stéréotypes chers aux fans d'héroic-fantasy mais il y a un hic, et de taille : la linéarité du scénario. En effet, la progression des héros devient très vite laborieuse, pire, convenue. Et malgré le lot de combats, les enjeux lourds qui se dessinent lors des nombreux affrontements ainsi que les manipulations auxquelles se livrent les familles en quête du pouvoir, c'est l'ennui qui vient plomber, lentement mais sûrement, le lecteur. Difficile de cacher sa déception car après un premier volet prometteur, on a franchement l'impression que le soufflet retombe. Dommage, vraiment...