L'histoire :
Le shérif Hardy s'interroge. Il se trouve devant les tombes d'Earl Tubb et du père de ce dernier. Il n'est pas sûr que ses choix ont été les bons dernièrement. Il est rejoint par le coach Big. Celui-ci est venu constater ce que l'on lui avait reporté. Euless Boss a bel et bien tué en pleine rue Earl Tubb sans qu'il n'y ait eu de réaction. Big s'est toujours dit qu'il pourrait empêcher l'entraîneur de Craw County de déraper de la sorte. Plus tard, le shérif et Euless découvrent le coach Big, une balle lui ayant traversée la tête. En lisant le courrier sur son bureau, il ne fait aucun doute que le stratège des Runnin' Rebs s'est suicidé. Pour Euless, il s'agit d'un meurtre et qui d'autre que les adversaires historiques de son équipe auraient pu le commettre ? Alors que la confrontation entre les deux équipes, le coach souhaite insister sur ce drame pour mobiliser ses troupes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Southern Bastards a, en l'espace de seulement deux albums, convaincu bon nombre de lecteurs par ses nombreuses qualités. L'association entre le scénariste Jason Aaron et le dessinateur Jason Latour présente une formidable alchimie artistique. Dans ce troisième album, les auteurs ont choisi de poursuivre la trame principale de la série en mettant en avant des personnages secondaires jusqu'ici. Tout commence par le shérif Hardy et ses questionnements, Esaw l'homme de main bas du front, Deacon Boone l'archer religieux, Materhead et ses doutes, Euless Boss et la gestion de ses petites affaires sportives, et enfin Roberta Tubb qui est de retour au pays. Nous en apprenons ainsi plus sur les différents protagonistes, leurs motivations et surtout leurs états d'âmes. Comment peut-on supporter d'être étouffer et dominer par la surpuissance d'Euless Boss et lui pardonner ses faits et gestes ? L'arrivée en fin d'album de Roberta laisse à penser que parmi tout ce casting de salopards se cache peut être la seule capable de venger ce pauvre Earl Tubb. Toujours aussi violent prenant, le récit s'appuie en plus sur un Jason Latour dont le travail est irréprochable. Son style un brin anguleux gagne en finesse au fil des tomes et aussi en détails. Le temps de quelques pages, Chris Brunner vient illustrer un trip volontairement plus coloré que ce que la série nous avait habitué jusque là. Southern Bastards sent la crasse, suinte même et on aime ça !