L'histoire :
Dans les Etats du sud des USA, le football américain est la chose la plus importante aux yeux de ses habitants. C'est par ce biais qu'Euless Boss a mis la mainmise sur Craw County en devenant le Coach de l'équipe. En repassant là pour déménager les biens de son oncle, Earl Tubb a très vite vu ce qu'il en était et en se mêlant d'affaires qui n'étaient pas les siennes, il y trouva la mort en se battant contre le Coach. Euless Boss se rend néanmoins à l'enterrement, malgré l'étonnement de ses hommes de main. Si aujourd'hui, il est l'homme fort de Craw County et compte quelques ennemis comme le Maire et sa femme ou bien même le shérif, il n'en a pas toujours été ainsi. Quand il était encore au lycée, il passait son temps à s'entraîner pour entrer dans l'équipe de football, mais son coach ainsi que les autres joueurs ne voulaient pas de lui. Malgré son acharnement et son envie de réussir, Euless ne pouvait pas compter sur son père, une crapule pocharde qui ne s'est jamais occupé de son fils...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec des séries comme Wolverine and the X-Men ou Thor pour un éditeur mainstream comme Marvel, nous aurions presque pu oublier que le scénariste Jason Aaron n'a pas son pareil pour décrire l'Amérique profonde et les maux qui la rongent. Après le culte Scalped, l'auteur nous a embarqué à Craw County avec Southern Bastards. Après un premier album racontant le retour au pays d'Earl Tubb, Jason Aaron a décidé de mettre en avant Euless Boss, celui qui est le Coach de l'équipe de football de la petite ville d'Alabama. Jusqu'ici, ce personnage n'était que le gros méchant de l'histoire, mais avec Jason Aaron, il ne faut pas s'attendre à un récit manichéen et il le prouve en dévoilant comment Euless Boss s'est construit durant sa jeunesse et surtout comment il est devenu l'entraîneur des Rebbs. Ce passé fait de violence physique et morale finirait presque par rendre sympathiques Euless Boss et son visage buriné. Cette suite se montre plus intense que son prédécesseur et nous montre combien le sport qu'est le football américain a de l'importance et combien la passion pour celui-ci force les racistes à accepter les joueurs de tout horizon, pourvu qu'ils soient bons. Nous voyons aussi que la société que nous montre Jason Aaron est un lieu gangrené, un endroit où être le pire des salauds peut permettre d'emprunter la meilleure des places. Ce climax est en plus parfaitement restitué par le dessin épuré de Jason Latour. Rude et sans concession, Southern Bastards nous scotche une fois encore par la maîtrise des deux artistes à sa barre. Pourvu que ça dure...