L'histoire :
Il neige à Moscou en ce mois de décembre 1999. La moitié de la ville est détruite par des êtres mystérieux. À New York, Christine Trelane et Jackson King contemplent les dégâts et se désolent de la dissolution de leur équipe de super héros autrefois nommée Stormwatch. Soudain, un vortex s'ouvre. L’une de leurs anciennes connaissances et collègues, Jenny Sparks, les prévient qu’elle vient de fonder un nouveau groupe indépendant : les « Authority ». Le commanditaire de l'attaque qui a détruit en partie Moscou serait Kaizen Gamorra, un terroriste possédant une île immense, la Parousie. Renseignements pris, Jenny retourne dans le vaisseau interdimensionnel, où elle retrouve ses compagnons. Son équipe est composé de personnalités très différentes : Jack Hawksmoor qui maîtrise tous les éléments liés à une ville, Angie dit l’Ingénieur a un corps en nanomachines, Swift est une femme oiseau très puissante, le Docteur est un shaman, Apollo tire ses pouvoirs du soleil, Midnighter est un combattant anticipant les attaques, tandis que leur chef, Jenny, possède des capacités électriques hors normes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce qu'il y a de bien avec Warren Ellis, c'est qu'il est très rare de tomber sur un titre moyen écrit par le scénariste britannique. Alors qu'il a repris la série Stormwatch quelques mois auparavant, l'auteur a décidé de conclure la série pour reprendre certains personnages et lancer un nouveau récit : The Authority. Avec ce titre, l'auteur va aller un peu plus loin dans la déstructuration du mythe des héros en costume, encouragé par un éditeur Wildstorm qui a laissé ses auteurs faire ce qu'ils voulaient. Pour le meilleur ? Dans le cas d'Authority, c'est une évidence, même si les auteurs qui succéderont à Warren Ellis auront bien du mal à retrouver l'inspiration de ce dernier. Jouant la carte de la provocation, de la violence mais apportant également une réflexion sur le rôle des super-héros, la puissance de leurs pouvoirs et les dégâts collatéraux qu'ils suscitent, Warren Ellis réussit à façonner une histoire dont on ne décroche jamais. Il s’en donne aussi à cœur joie pour provoquer son lectorat au fil des pages. Ainsi, Apollo qui est une version détournée de Superman, et Midnighter, le pendant de Batman, sont homosexuels et en couple, chose inédite pour l'époque. Un véritable coup de pied dans les couilles à tout ceux qui manqueraient d'ouverture d'esprit ! Ce premier album ne laisse la place à aucun temps mort. Les scènes d’action s’enchaînent si vite, qu’on n’a presque pas le temps de tourner les pages ! Bryan Hitch fait merveille sur cet album et a dessiné des planches incroyables. Peut-être son meilleur travail encore aujourd'hui. Monument indispensable et incontournable du registre super-héroïque, The Authority est aussi puissant qu'un coup de poing de Floyd Mayweather ! C'est dire la puissance du truc...
