L'histoire :
De nos jours, le crime c'est la merde. Sauf si tu tâtes en informatique. C'est là qu'est le blé maintenant. Quelques clics et les sommes à 6 chiffres défilent. La pègre, les trafics, c'est là qu'il est, le biz'. Va braquer une banque de nos jours et le mec qui se chiera dans son froc de l'autre côté de la vitre va te dire qu'ici, il y a pas de cash ! Faudrait pouvoir faire comme ces ruskofs qui ont tout pété et se sont envolés au soleil. Le problème, c'est que l'informatique, c'est pas mon truc. Moi je suis de la veille école. Physical. Fracasser un mec c'est dans mes clous. Avec une petite batte ça le fait. Et ça le fait encore mieux avec un gun. Mais ça fait pas de blé. Va falloir que je pense sérieusement à recycler mes méthodes...Ah, il y a un appel d'urgence! Allez on y va : la populasse a besoin de la Police...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nick Spencer et Steve Lieber ont une carrière longue comme le bras chez Marvel et on se souvient du délicieux Superior Foes of Spider-Man. Avec cette série éditée par Image, ce sera un polar. Avec un ton décalé, mais en poussant le principe plus loin que dans Sup'. Et avoir les mains libres pour les auteurs qui ont co-créé les personnages : deux flics, mais des pourris de la pire espèce. Dès les premières pages, on savoure le piquant de la narration. Deux malfrats réduits à braquer un retraité en fin de vie qui va sortir un péteux et les allumer ! On sait tout de suite qu'on a affaire à de purs enfoirés, démunis de toute morale. Et au moment où on pense qu'il s'agit de petites frappes, on s'aperçoit qu'il s'agit de flics ripoux ! On est séduit par l'écriture: voix-off à la première personne, c'est un classique. Mais là, le cynisme des propos est tellement développé qu'il rend les personnages sympathiques. Ouais, on se fend la gueule avec ces salauds ! Scènes noires et dialogues croustillants, ça fonctionne à merveille. Fun et rythmé et on retrouve tous les bons clichés du polar, nos amis Mac et Roy vont devoir jouer serré, une charmante inspectrice des boeuf-carottes leur filant au derche. Steve Lieber enchaîne les planches clean et la colorisation de Ryan Hill traduit à merveille les contrastes utilisés tout le long de ce premier tome. Cynique, hilarant et ce qu'il faut de violent : en voilà une série qui démarre bien !