L'histoire :
Ernie vient de livrer le miroir anti-vers au chef de Scorpionus. L'organisation néo-fasciste compte en effet utiliser l'artefact pour enfin faire renaître la gloire et le prestige des USA. Comment ? C'est bien simple, en reprogrammant le temps et calquer les 50's sur l'époque contemporaine, pour faire revivre ce temps où les States sortirent vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale. Ernie en a bien conscience, mais ce gars, mi-clochard, mi-biker et 100% toxico se tape de tout, du moment qu'on le laisse organiser des orgies et qu'on peut le fournir en femmes et substances illicites. Alors le voici relooké comme en 1954, comme tout le monde d'ailleurs mais il a deux problèmes. D'une part il s'est fait rouler par Scorpionus, qui a fait de lui l'ennemi public N°1 et d'autre part, il a trahi l'agence pour laquelle il est censé bosser, l'Autorité Centrale, depuis qu'il a ingéré la Formula Maxima, produit chimique qui le dote de capacités extraordinaires. Il pense s'en sortir en se retournant vers une vieille connaissance, la grande prêtresse de Moon Flower, une sorte de secte qui veut construire un monde où la Morale et l'écologie feraient lien commun entre tous. Le problème, c'est qu'il est bien trop ripou pour y être admis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec The Scumbag, Rick Remender signe une des séries parmi les plus déjantées des dernières années. Une série particulièrement subversive parce qu'elle met en scène le bien nommé Ernie « sac à merde », un toxico de la pire espèce dont la connerie crasse, mais aussi l'absence de méchanceté, en font au final un personnage très attachant. Et autant commencer par la fin, qui obéit en tout point à ce postulat et qui fait même qu'on a un peu de chagrin à devoir le quitter. Quoi qu'il en soit, ce dernier tome conclut l'affaire en réunissant une fois de plus tous les ingrédients que le scénariste a mis dans cette histoire. Un max de délires au second degré, pas mal d'humour trash, de l'action et du spectacle (histoire de se foutre un peu de la tronche des Supers) et aussi une vision très critique de son propre pays. En imaginant une sorte de guerre civile avec deux factions opposées, il n'y a aucun doute qu'il fait un énorme bras d'honneur à l'Amérique des Trumpistes, tout en égratignant méchamment les neo-babas écolos et leur discours aussi mièvre que leur désolante naïveté. Alors certes, ce volume contient quelques digressions bavardes, car la critique sociale et politique vient s'incruster entre deux scènes d'apocalypse à New-York mais là aussi, on ne peut qu'y voir une référence à un 11 septembre dont cette fois-ci, les causes seraient endogènes au pays. Mais rassurez-vous, plus d'une fois vous allez vous tordre le bide en rigolant et on peut vous garantir, par exemple, que vous ne regarderez plus jamais «Happy Days » de la même manière. Coté dessin, notre toulousain de Roland Boschi fait une nouvelle fois un joli taf car son trait caricatural et ses cadrages cartoony collent à merveille à l'univers, on le répète, complètement délirant de The Scumbag. Alors voilà, la fin est un peu triste, mais elle a le mérite de boucler la boucle de façon particulièrement cohérente. Bye Ernie et si vous voulez un dernier conseil avec cette série, faites tourner ces 3 bouquins ou allez passer un good deal avec votre libraire !