L'histoire :
Prenez la liste des meilleurs films et séries de tous les temps et vous verrez qu'il y a un thème récurent dans un paquet d'entre-eux. Jeffrey Lebowski, Don Draper, Tony Sprano, Walter White... Les sacs à merde nous fascinent tous ! Ernie Ray Clementine ne fait pas partie des œuvres de fiction. Il évolue dans le monde réel et ne laisse que des décombres derrière lui. Oui, un monde réel, truffé de sacs à merde, c'est à dire de ratés comme lui. Le problème, c'est pas tant l'héro dont il vient d'être sevré, mais c'est que ce con-là s'érige en sauveur de l'Amérique parce qu'à la suite d'un imbroglio, il s'est shooté par erreur un sérum militaire de surhomme ! Depuis, il est drivé par l'Autorité Centrale, la plus puissante et clandestine des agences internationales de sécurité mais il est arrivé à profiter du bon temps que se donne le chiourme chargé de le garder sous contrôle pour embaucher une attachée de presse. Alors ce bon vieux Ernie se la pète sur les talk-shows et il fait même la une de Times ! Pire encore, il vient de poster des photos top secret de ses dernières missions sur cinq réseaux sociaux, sans parler des centaines de photos de ses orgies ! En un claquement de doigt, ce fumier de toxico est devenu viral... Et tout de suite, il donne une interview et sort sa pipe à crack, en expliquant que Superman a sa forteresse de solitude, alors que lui, il a une forteresse de couillitude...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome 1 de la série nous avait séduits, parce que depuis The Fix, on n'avait pas lu de série à la connerie autant assumée. Rick Remender s'amuse en effet à tordre les codes de la SF et des super-slips pour nous inventer un camé tout droit sorti de la culture Biker mais qui, par un malentendu, s'est injecté un sérum militaire qui fait de lui un surhomme. Un gros délire, de l'humour scabreux en veux-tu en voilà et des graphismes soignés, c'était la promesse (tenue) d'un moment 100% divertissant - 0% prise de tête. L'équipe de graphistes constituait aussi un sacré casting, avec Eric Powell, Rolland Boschi, Wes Craig et Andrex Robinson. On attendait donc la suite avec impatience et d'emblée, on a les yeux qui piquent et pas vraiment dans le bon sens du terme, Bengal proposant un dessin particulièrement faible pour l'épisode #6 qui ouvre cet opus. Heureusement, le tir est vite rectifié par Francesco Mobili et consorts, Jonathan Whayshack œuvrant même dans la lignée d'un Sam Kieth, ce qui permet de raccrocher vite aux wagons, enfin au train de débilités et de délires complètement barrés qui se succèdent jusqu'au chapitre 10. Et rien ne vous sera épargné, des massacres et des partouzes (oui, des fois c'est un peu la même chose), des voyages dans le temps, des hippies façon seventies et des sectes qui veulent universaliser l'amour pur, des trahisons... voilà donc une série qui ne devrait pas traîner en longueur et tant mieux, les meilleurs blagues étant les plus courtes !