L'histoire :
Les soldats n’attendent qu’une chose : sortir de ce putain d’enfer vert et rentrer chez eux. Gadoue écrit encore une énième lettre à celle qu’il aime en rêvant de la revoir et de l’épouser. Pourtant, la guerre du Vietnam s’éternise et les forces américaines s’enlisent. C’est alors qu’un hélicoptère se pose. Le sergent est là pour accueillir le nouveau soldat mais il semble assez étrange. Il ne répond pas aux paroles de l’officier et se contente de sortir de l’appareil sans un mot, le regard vide et froid. Le nouveau arrive dans la section et tout le monde le regarde, l’air désespéré. Ils avaient bien besoin d’un bleu pour remplacer Busard. Le pauvre bougre avait perdu sa jambe au combat. Au moins, lui, il aura le droit de rentrer aux States ! L’enfer, c’est pour ceux qui restent là. Les présentations sont compliquées car le nouveau ne décroche pas un mot. Bordel, ils ont envoyé une machine humaine au QG ou quoi ? De toute façon, pas le temps de cogiter. La section a une mission bien précise et ils doivent profiter de la nuit pour démarrer. Ça commence mal pourtant puisqu’ils se perdent au milieu des rizières. Mais ça c’est que le début : ils ignorent qu’ils sont entourés de Viets…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Geoff Johns continue l’univers The Unnamed où des super héros d’un autre genre font leur apparition pendant les grandes guerres qui ont parsemé l’histoire des États-Unis. Après Geiger, voici Junkyard Joe. Ce militaire d’un autre genre apparaît pendant la guerre du Vietnam et voici l’histoire de son retour des années après dans la vie normale. On a donc le droit à des thématiques bien connues comme l’engagement militaire, la solidarité entre amis, la rédemption et la façon de vivre une vie plus normale. Johns y rajoute une sorte de métafiction avec un personnage dessinateur de scripts ou de comics humoristiques. Le tout est bien classique avec une narration à la E.T. où le robot pourchassé est plein d’humanité. Mais le récit ne tombe dans l’esbroufe ou les gros effets et se concentre sur l’intrigue et la tension des épisodes. A ce titre, Johns fait preuve d’une efficacité redoutable et on est suspendu à la suite à chaque instant. Peut-être aussi que le dessin de Gary Frank (son partenaire de toujours) y est pour quelque chose. Sa patte tout en caractère et sa narration séquentielle ultra cinématographique subliment n’importe quel texte. Quel bonheur de voir l’artiste dans des représentations de la guerre ou dans l’évocation de ce robot pas comme les autres. Simple et efficace comme une machine inventée pour gagner la guerre !