L'histoire :
Après avoir passé des années dans l’ombre à combattre le crime et le terrorisme, l’organisation G.I. Joe se révèle officiellement au grand jour sur ordre du Pentagone. L’idée est de lutter contre les criminels de Cobra en ayant le soutien de la population des États-Unis d’Amérique. Pour ce faire, le budget de G.I. Joe a été triplé afin de s’assurer de l’adhésion des citoyens et de permettre de nouveaux recrutements. Mais le Commandant Duke n’est pas tellement à l’aise pour jouer ce nouveau rôle sous les feux des projecteurs. En effet, ce soldat aguerri, qui a passé son temps à combattre l’ennemi sur le terrain, a du mal à concilier action et campagne de communication autour des G.I. Joe. Entre respect des règles de parité pour faire plaisir à la presse ou travail de l’image des Joes afin de mettre en avant le concept de soldat célébrité, le Commandant Duke se trouve à la tête d’une équipe de soldats certes expérimentés, mais totalement décontenancés par une nouvelle guerre... celle de l’image !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même si les figurines d’Hasbro ont fait les beaux jours des marchands de jouets dans les années 1980 grâce aux dessins animés G.I. Joe qui tournaient en boucle dans les émissions jeunesse d’antan, force est de constater que le soufflé est vite retombé en France, malgré des films sortis en 2009 et 2013. À l’inverse, le succès de la franchise ne s’est jamais démenti outre-Atlantique puisqu’elle s’est déclinée sous différents formats, dont celui du comic book via l’éditeur IDW, qui a su insuffler de la nouveauté à la série depuis le milieu des années 2000. Du coup, moins d’un an après l’annonce d’un troisième film G.I. Joe, prévu pour 2020, l’occasion était donc idéale pour Vestron de faire (re)venir par chez nous la licence au travers de la mini-série Homefront, initialement sortie chez IDW en 2013 sous la houlette du scénariste Fred Van Lente et du dessinateur Steve Kurth. Pour ce faire, le scénariste a eu la bonne idée de mettre en place une histoire bien pensée, dans laquelle l’organisation des G.I. Joe se dévoile aux yeux du monde entier afin de mieux pouvoir lutter contre l’organisation terroriste Cobra. Et même si l’action et l’aventure restent la clé de voûte de ce récit, l’équipe créative y a rajouté pas mal de thèmes secondaires intéressants comme la parité, le merchandising (« Il va y avoir des jouets G.I. Joe ? On aura tout vu... »), les fake news ou l’utilisation des médias et des réseaux sociaux comme instruments de communication. À ce sujet, l’officialisation des Joes va parfois déplacer les combats de terrains vers la sphère médiatique, notamment au travers de nouvelles armes comme Wikileaks ou les blogs, par exemple. On sent que Fred Van Lente a voulu en terminer avec le côté manichéen de la série pour ancrer son scénario dans un monde réel et moins fantoche et il faut avouer que ça marche plutôt bien. De plus, les illustrations de Steve Kurth sont percutantes avec des mises en scènes certes assez basiques, mais très lisibles. En définitive, G.I. Joe : Homefront s’avère être un comic book solide qui rompt avec les clichés G.I. Joe initiés dans les années 1980. Ainsi, le tandem Van Lente / Kurth a réussi à développer une intrigue intéressante qui contient des accents politico-médiatiques plutôt bien ficelés. Fort du succès de cette mini-série aux États-Unis, Vestron a donc eu le nez creux de nous proposer Homefront comme le point d’entrée du retour des comics G.I. Joe en France !