L'histoire :
Après les évènements d’Homefront, Duke est en mauvaise posture au sein même de son équipe qui ne lui fait plus confiance. Qui plus est, Courtney, qui l’a suivi, vient de découvrir qu’il cachait une femme à l’hospice de North Shore, une ancienne traductrice de l’armée du nom d’Aisha et qui a subi de lourdes séquelles mentales suite à une embuscade. Très vite, Duke est soupçonné par les siens d’être la taupe au sein des G.I. Joe. et ce, malgré les doutes de son ami Roadblock. De son côté, Hashtag, assignée à l’analyse de l’algorithme Threat Matrix qui agrège de nombreuses données différentes, repère que trois attaques terroristes d’envergure vont avoir lieu d’ici peu dans des quartiers de New York ! C’est à ce moment-là que Duke reçoit un mystérieux appel sur son portable : un homme lui annonce qu’Aisha vient d’être enlevée et qu’une seule des trois menaces terroristes détectées par Threat Matrix aura lieu. Duke va donc devoir tout faire pour sauver Aisha et New York, tout en gardant la confiance de son équipe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir mis en place dans Homefront, une histoire plutôt intéressante qui mettait les G.I. Joe sur le devant de la scène médiatique dans une société connectée à outrance, Fred Van Lente remet maintenant le couvert avec Threat Matrix qui reprend là où le premier volet s’était arrêté. Tout comme il l’avait fait auparavant, le scénariste prend un malin plaisir à développer des sous intrigues et dévoiler la personnalité de nos héros, en prenant bien soin de sortir des sentiers battus du genre. De fait, derrière les agissements des terroristes de Cobra et des manigances de ses membres, on découvre un Duke mis en difficulté dans sa propre équipe, notamment face à Shipwreck et les manœuvres du terrible Mad Monk pour parvenir au sommet de l’organisation Cobra. Avec ce parti pris audacieux de mettre en avant une équipe de G.I. Joe pétrie de défauts et de doutes, Fred Van Lente insuffle un vent nouveau dans cet univers aseptisé, sans jamais tourner le dos à ce qui a fait le succès de la franchise : de l’action et des explosions ! Qui plus est, l’auteur a eu la bonne idée de mettre en avant des ennemis de poids comme Cobra Commander, Baroness, Destro etc. Du beau linge, prêt à en découdre avec les héros américains ! Du côté des dessins, Steve Kurth délivre un travail de qualité avec des illustrations plutôt conventionnelles mais très propres, ce qui permet de donner pas mal de fluidité au récit, notamment dans les nombreuses scènes d’action. De plus, les couleurs très contrastées de Joana Lafuente amènent pas mal de relief et de chaleur à l’ensemble. Au final, G.I. Joe : Threat Matrix conclut avec brio l’arc Homefront initié un peu plus tôt et délivre une histoire plutôt racée qui a le mérite de nous faire découvrir l’univers de G.I. Joe via une lorgnette moins manichéenne qu’à l’accoutumée, le tout dans un contexte très actuel. En voilà du beau travail !
