Depuis son retour dans l'édition, Valiant Comics enchaîne les publications de qualité et les collaborations avec des artistes reconnus ou qui confirment leur potentiel. Francis Portela est un auteur espagnol qui exerce dans le monde de la bande dessinée américaine depuis plus d'une quinzaine d'années. Encreur, il a pu montrer ses qualités de dessinateur via plusieurs séries comme Ivar, timewalker ou Faith. Invité par Bliss Comics lors du Paris Manga & Sci-Fi Show, nous avons rencontré un dessinateur énergique et qui apprécie énormément un certain artiste français...
interview Comics
Francis Portela
Bonjour Francis Portela, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Francis Portela : Bonjour, j'ai débuté la bande dessinée en Espagne il y a maintenant pas mal d'années, d'abord en amateur puis j''ai contacté plusieurs personnes pour proposer mes services. J'avais envoyé des propositions aux USA mais sans retour de la part des grands éditeurs. Je ne me suis pas découragé et j'ai enchaîné plein de titres pour de nombreux autres éditeurs. Petit à petit, j'ai gagné en compétence et je me suis vu proposer des projets plus ambitieux. J'ai surtout travaillé pour le marché américain à partir du début des années 2000 dont notamment des séries Star Wars chez Dark Horse.
Quelles sont tes influences ?
Francis Portela : Elles ont beaucoup changé depuis ma jeunesse. Arthur Adams, Jaime Hernandez ou Katsuhiro Otomo m'ont aidé à me forger mon style. Je suis un fan invétéré de Mœbius et aussi d'artistes très classiques comme Alex Toth.
Au départ, tu as surtout exercé en tant qu'encreur, c'est ça ?
Francis Portela : Je voulais être dessinateur mais on ne me proposait que de l'encrage. Je n'étais pas très bon en plus. Je me suis forcé à le faire et en même temps je travaillais comme barman à côté. J'ai continué et au bout d'un moment, j'ai relancé mes éditeurs en leur remontrant ce que je dessinais. Ils ont vu mes progrès et me voilà dessinateur !
Dernièrement, tu travailles surtout sur des séries publiées chez Valiant Comics. Étais-tu familier avec leur univers ?
Francis Portela : Certains oui et d'autres non. J'ai surtout voulu travailler pour Valiant car il y avait Fred Van Lente. C'est un scénariste avec qui je voulais absolument collaborer.
Peux-tu nous parler justement de votre collaboration sur Ivar, timewalker ?
Francis Portela : C'est une super histoire, je la recommande à tout le monde !
A t-il été simple de mettre en scène autant de décors ou de situations ?
Francis Portela : Il y en a beaucoup c'est vrai. Pour moi, c'est un élément primordial à la réussite d'un dessin. J'aime beaucoup la bande dessinée franco-belge et quand j'ai reçu le scénario, je me suis dit que je devais soigné chaque case ou page à la manière d'un Boucq sur Bouncer. Il y a une vraie richesse dans ce titre et je voulais faire mon maximum sur ce titre comme Boucq ou Mœbius le font.
Par la suite, tu as aussi travaillé sur Faith...
Francis Portela : C'est une bonne histoire qui va parler à tout le monde. Faith est apparue dans Harbinger et est une héroïne très positive et très attachante. Il y a beaucoup d'action et d'humour. C'est très cool.
Comment gères-tu la répartition des planches avec Marguerite Sauvage sur ce titre ?
Francis Portela : Je ne m'en occupe pas du tout. Nous ne nous parlons quasiment jamais. La scénariste et Valiant Comics gèrent tout pour nous, nous disent quelle page ou scène mettre en image.
Ta dernière prestation a été avec Fred Van Lente sur Generation Zero. Tu peux nous en dire plus ?
Francis Portela : C'est une série très intéressante avec un très bon scénariste. Tout ce que fait Fred est intéressant ! L'histoire raconte celle d'une bande de psiotiques, des jeunes qui vont essayer de lever le voile sur un mystère. Il y a un petit côté parodique qui est génial.
Si tu avais le pouvoir métaphysique de visiter le crâne d'un autre artiste, qui irais-tu visiter et pourquoi ?
Francis Portela : Mœbius. Parce que c'est le meilleur. Il m'a tellement donné rien que par son travail. Un de ses dessins contient tellement de choses. C'est l'ultime. Il y a sûrement des artistes meilleurs d'un point de vue technique ou en terme de rapidité de production mais ils n'expriment rien. Mœbius, si. C'est ça le génie.
Merci Francis !