interview Bande dessinée

Kim Jung Gi

©Glénat édition 2016

En l'espace de quelques années, Kim Jung Gi est passé du phénomène viral sur les réseaux sociaux à l'un des artistes coréens au talent certain. Il faut dire qu'en réalisant de véritables fresques sans aucunes études préalables ni même crayonnés, le dessinateur a tout d'abord surpris ses confrères du monde entier. Lorsqu'il s'associa à Jean-David Morvan pour publier Spy Games, sa première bande dessinée, Kim Jung Gi avait fait fortes impressions. Alors que les suites sont en cours et alors qu'il travaille sur plein de projets différents, Kim Jung Gi en profite pour rencontrer un public toujours aussi admiratif devant l'inspiration et la facilité de cet auteur. Votre serviteur également...

Réalisée en lien avec l'album Spy games T1
Lieu de l'interview : Paris Comics Expo

interview menée
par
19 juin 2016

Kim Jung Gi
Bonjour Kim Jung Gi, comment as-tu eu l'idée de devenir dessinateur ?
Kim Jung Gi : La première fois que j'ai eu envie d'être dessinateur remonte à l'âge de 6 ans. J'ai eu un carnet de croquis en cadeau et sur la couverture se trouvait un dessin d'Akira Toriyama avec Dr Slump. En regardant ça, je ne connaissais pas l'auteur et en voyant un tel dessin, je me suis dit que je voudrais faire aussi bien que lui. Je suis entré à l'Université en Corée et là-bas, j'y ai rencontré des artistes venant d'Europe ou d'Amérique, cela m'a ouvert au monde du dessin. Une fois que j'ai quitté l'Université, j'ai réalisé ma première bande dessinée à 27 ans. Depuis, je travaille toujours comme dessinateur mais aussi comme professeur, et aussi dans des publications ou au cinéma.

Les premières fois où, en France, nous avons découvert ton talent, c'était grâce à tes vidéos où tu réalisais des fresques gigantesques avec une aisance et une finesse incroyables...
Kim Jung Gi : J'ai vraiment beaucoup dessiné et je n'ai jamais arrêté de réunir des références. J'ai beaucoup travaillé dessus et puis j'observe les gens, la vie, l'anatomie. Apprendre et étudier est permanent.

Comment as-tu rencontré Jean-David Morvan ?
Kim Jung Gi : La première fois c'était il y 6 ou 7 ans. Jean-David a trouvé un de mes dessins à Angoulême et il m'a retrouvé en Corée. Nous sommes tombés d'accord sur l'envie de travailler ensemble.

Kim Jung Gi Est-il facile d'adapter ton art de l'illustration à celui de la bande dessinée ?
Kim Jung Gi : C'est à peu près la même chose. Dans une illustration, tu dois être capable de raconter quelque chose. La différence dans la bande dessinée vient pour moi de la présence des cases !

Y a t-il quelque chose que tu as du mal à dessiner ?
Kim Jung Gi : Tout est difficile. Je suis loin d'être complet et j'ai beaucoup de choses à apprendre et à expérimenter. L'anatomie, la composition et la mise en scène par exemple.

Quel regard portes-tu sur le premier album de Spy Games ?
Kim Jung Gi : Je pense que j'ai eu de la chance. Spy Games met en scène beaucoup de scènes de guerre et des armes. Je m'amuse beaucoup à dessiner tout ça.

Peux-tu nous parler de tes prochains projets ?
Kim Jung Gi : Bien sûr, il y a le second Spy Games qui est en cours où il y a des scènes très impressionnantes. L'autre projet sur lequel je travaille sera une autre collaboration avec Jean-David Morvan autour du photographe Steve McCurry. Ce sera un récit sur le drame du 11 septembre.

Comment décrirais-tu ton style ?
Kim Jung Gi : C'est un style où le côté asiatique et européen est bien mélangé.

Kim Jung Gi Dernièrement, tu as réalisé des couvertures de comics. Est-ce un nouveau monde que tu souhaites explorer ?
Kim Jung Gi : C'est un nouveau territoire pour moi. Ce que j'ai proposé à Marvel et DC a beaucoup plu et je devrais faire d'autres choses à l'avenir.

Comment trouves-tu le temps de faire tout ça ?
Kim Jung Gi : Même lorsque je suis débordé, je fais tout par petites étapes et j'y arrive.

Si je t'offrais le pouvoir métaphysique de visiter le crâne d'un autre artiste pour en comprendre le génie, qui irais-tu visiter ?
Kim Jung Gi : Akira Toriyama. Je suis un grand fan et j'aime sa façon de dessiner. Dans Dr Slump, il y a une ville de Pingouins et j'aimerais bien y habiter, ou au moins m"y rendre !

Merci !!!