L'histoire :
13 novembre 2015, Steve McCurry, photographe de renom, se rend au Stade de France pour assister au match amical France-Allemagne. La veille, il était au grand Palais pour l’événement Paris-Photo. Sur le stand de Magma Photos, il croise Raymond Depardon et Jacques de Loustal qui dédicacent leur livre Carthagène. Il retrouve de vieilles connaissances comme Alex Majoli, Harry Gruyaert, Bruce Gilden et d’autres. Il entend une détonation, un quart d’heure après le début du match. Il ne sait pas encore ce qui se trame aux abords du Stade de France. Des explosions, il en a entendu beaucoup pendant toute sa vie. Il y en a une qui l’obsède : celle du 11 septembre 2001, à 8h46, au Sud de Manhattan. Il venait du rentrer du Tibet la veille. Alors qu’il dérushait les images de son reportage, son assistante Deborah vient le chercher. Il monte sur le toit de l’immeuble. Appareil de photo dans une main, il aperçoit les Twin Towers du World Trade Center avec un nuage de fumée qui s’en échappe. Comme un réflexe, il prend son appareil photo, installe ses objectifs et prend des clichés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au bon endroit au bon moment, au mauvais endroit au mauvais moment. Pour un photographe-reporter, c’est avoir le chic d’être là, à point nommé, pour capturer l’instant présent, qu’il soit tragique ou magnifique. Steve McCurry est de cette trempe : un photographe-né qui a immortalisé malgré lui les tragiques attentats du 11 septembre. Dans les rues de la Big Apple, il assiste à des scènes apocalyptiques. Il a l’impression de se retrouver au Koweït en 1991. Chaque minute « à la guerre » reste gravée dans sa mémoire. Il ne s’imaginait pas revivre ce genre de moment dans le monde Occidental, et pourtant... La narration de Jean-David Morvan suppléé par Séverine Tréfouël est rythmée par les clichés de McCurry, à forte puissance émotionnelle. Ici, contrairement aux autres épisodes Aire Libre Magnum Photos, les photos sont directement intégrées et jouent un vrai rôle dans le récit, ce qui donne un supplément d’âme à l’ensemble. Les deux scénaristes mettent en lumière son sens acéré de la composition, ses couleurs pleines d’impact. Le dessin habile et agile de Jung Gi Kim illustre parfaitement l’histoire de cet homme anonyme qui a produit des clichés qui sont entrés dans l’histoire (la jeune afghane au regard intense en couverture du National Geographic). En fin d’album, un dossier sur McCurry, agrémenté d'un portfolio complet, dévoilent le travail du photographe.