L'histoire :
En tant que fille de la célèbre romancière Momoko Fujiyoshi, Sakurako est obligée de jouer le rôle d’une jeune fille modèle et irréprochable pour ne pas ternir la réputation de sa mère. Cependant, Sakurako est en réalité fan de boy’s love et salive tous les matins en matant deux garçons qui ont l’air très proches, en plus d’être le portrait craché des personnages de son titre préféré de Meg Maria. Cela désespère sa meilleure amie Yori qui ne jure quant à elle que part les animés et les jeux vidéo de drague. Un jour, Sakurako se fait bousculer par les garçons du train. Elle ramasse ses affaires qui sont tombées au sol mais oublie hélas son boy’s love au sol. Les deux jeunes hommes le lui ramènent à son lycée car ils ont reconnu l’uniforme de la belle. Seulement, ils acceptent de le lui rendre à la condition qu’elle travaille pour eux. Quelle n’est pas la surprise de Sakurako de constater que c’est le duo de jeunes hommes qui officie en fait sous le pseudonyme de Meg Maria !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a déjà pu voir des shôjo dans lesquels une demoiselle essaye de se faire passer pour un modèle (Kare Kano, Switch girl...) et d’autres avec des « otakettes » (Otaku girls, Princess jellyfish...), mais c’est avec cette nouvelle série que l’on assiste à un mélange des deux. Ainsi, Sakurako a l’air d’être une lycéenne parfaite sous tous les points de vue alors qu’en fait elle est une fan girl de boy’s love qui passe beaucoup de temps à fantasmer. Cela donne du coup lieu à beaucoup de gags très amusants et une dose de fan-service totalement gratuit - mais qui prend du sens étant donné le scénario - mais qui n’est jamais graveleux. De plus, les personnages ont tous des caractères complètements farfelus et extrêmes, ce qui renforce les situations comiques et nous fait décrocher de nombreux sourires. Cependant, il y a aussi une intrigue de fond puisque Sakurako se retrouve contrainte par chantage de travailler pour deux garçons aussi beaux que manipulateurs : ces derniers forment un duo de mangaka et exploitent donc la jeune fille pour un tas de tâches liées à ce métier. Bien que paraissant un peu grosse, la ficelle narrative fonctionne car on sent que l’auteur nous réserve pas mal de surprises pour son récit : il semble évident au fil des pages que les deux jeunes hommes n’ont pas choisi Sakurako au hasard et ont des raisons bien précises (plus que ce qu’ils avancent en tout cas) d’avoir fait ce choix. Enfin, la relation des deux beaux gosses semble elle aussi assez complexe car ils ont visiblement connu un drame dans l’enfance, ce qui ajoute une pointe de mystère à l’ensemble. Tout est donc réuni pour que le scénario soit une réussite et que l’on ait envie d’en savoir plus. En ce qui concerne les dessins, le trait alterne un style « classique » la plupart du temps et un style très girly lors des scènes de boy’s love. Dans les deux cas, les personnages sont très expressifs et séduisants, la mise en page est dynamique, le trait fait preuve de finesse, et le tramage est plus ou moins scintillant selon l’effet désiré. Globalement, ce journal commence sur les chapeaux de roues : vivement la suite !