L'histoire :
Jae-Hyuk est un jeune homme qui vit seul avec Jae-Hun, son petit frère malade. Comme il faut beaucoup d’argent pour soigner la maladie de ce dernier, Jae-Hyuk travaille le matin avant d’aller en cours, puis le soir avant de rentrer chez lui. Après une journée bien chargée, le jeune homme rentre chez lui et trouve son petit frère qui lui dit ne pas s’être rendu à l’hôpital aujourd’hui car il était en forme. C’est alors que la propriétaire de l’appartement débarque et réclame le loyer en retard. Jae-Hyuk ne pourra pas le lui payer avant encore quelques jours mais il arrive à faire repartir la femme grâce à son regard déterminé. La soirée avance lorsque Jae-Hun s’écoule : le fait qu’il ne se soit pas rendu à l’hôpital dans la journée se fait apparemment sentir. Jae-Hyuk le prend alors sur son dos et s’en va en courant en direction des urgences et décide, pour aller plus vite, de couper par un parc. Là, il tombe nez à nez avec une jeune fille en train de se battre dans les airs contre un monstre. Lorsqu’elle l’achève, le coup fatal touche également Jae-Hyuk qui s’écroule agonisant avec la moitié du torse arraché. La jeune fille en question est Sérine, l’héritière d’une puissante famille démon vivant dans le monde parallèle de Chaos. Cette dernière étant nécromancienne, elle ressuscite Jae-Hyuk en tant que zombie incapable de vivre longtemps sans le sang de sa maîtresse. Jae-Hyuk ne comprend pas ce qu’il lui arrive mais il refuse de suivre Sérine à Chaos et d’abandonner son petit frère dans le monde des humains. Malheureusement, le sang de Sérine qui coule en lui va attirer le danger, et il va finalement être obligé de partir s’il veut que Jae-Hun ait une chance de survivre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Partant d’un synopsis assez basique et souvent utilisé (un humain à la volonté de fer voit sa vie changer du jour au lendemain en acquérant un pouvoir qu’il n’avait pas demandé et se retrouve projeté dans un monde fantastique), Chaos chronicle : Immortal Regis réussit le tour de force de malgré tout se montrer intéressant. Déjà, le scénariste Gaonbi assemble des éléments classiques pour en faire quelque chose de prenant malgré le déroulement téléphoné (la façon dont le héros se fait tuer, puis sa phase de résistance, la façon dont il change d’avis, etc.) ainsi que tous les poncifs qu’il utilise (petit frère malade, la zombification du héros avec la condition de ne pouvoir revenir dans le monde des humains qu’une fois devenu très puissant, etc.). Ensuite, la vision plus personnelle d’un monde parallèle empli de créatures magiques et démons en tout genre est plus inattendue que prévu. Jae-Hyuk, le héros, s’y retrouve plongé en plein complot et au milieu d’une école servant à former les jeunots (on pense alors indéniablement à Harry Potter ou encore à Stray little devil, mais là encore cela passe finalement sans encombre). En parallèle, on découvre que Sérine (la nécromancienne qui a tué puis ressuscité le héros) mène une enquête au milieu d’un jeu de pouvoirs des familles de démons et pourquoi elle a décidé d’aider Jae-Hyuk. Evidemment, le jeune homme paraît faible la plupart du temps, mais recèle en réalité un potentiel énorme qui ne demande qu’à s’éveiller, ce qui a d’ailleurs poussé les démons à se méfier de lui, voire à vouloir le tuer. Peu de temps après l’arrivée de Jae-Hyuk à Chaos, Sérine recevra d’ailleurs l’ordre de le tuer car la dernière fois qu’un humain a été zombifié, cela a très mal tourné pour les démons... Bref, tous ces éléments, sans pourtant jamais être inédits, se mélangent finalement plutôt bien et rendent le récit bien rempli, dynamique et agréable à suivre. Au dessin, Juder produit des planches correctes, voire même un peu mieux que cela lors des moments clés (certains combats par exemple). Par contre, les scènes d’actions manquent un peu de fluidité et on peine parfois à bien comprendre ce qu’il s’y passe. Mais des personnages expressifs, un fan-service léger (les graphismes n’échappant en effet pas aux poncifs du genre : les démones sont toutes sexy et à peine habillées, ou alors en écolière, etc.) et des planches bien construites finissent malgré tout de nous convaincre. Un bon début pour cette série qui avance déjà pas mal dans ce premier volet (sur 6), donc. Gageons que ce soit un signe de qualité et que la suite ne tardera pas à encore s’améliorer.
