L'histoire :
Dans la rue, un vieil homme et une adolescente donnent pour les gamins du coin un spectacle de marionnettes où un guerrier nommé Gui-Gum (« l’épée du démon ») et ayant un symbole tatoué sur le front triomphe de vilains agresseurs. Une fois la représentation terminée, les enfants s’en vont mais un jeune homme interroge le vieil homme sur les « Ihmé mang liang » (un nom possédant le même idéogramme que ceux de Gui-Gum), un groupe de guerriers qui auraient tenté de dominer le monde et qui avaient un tatouage identique sur le front. Le saltimbanque nie en savoir plus mais ils sont interrompus par un groupe de guerriers masqués qui tentent de prendre la vie du jeune homme, en vain. Ce dernier ne fait qu’une bouchée de la plupart de ses adversaires, mais l’un d’entre eux se retrouve à côté de l’adolescente, et le vieil homme est alors obligé d’intervenir : à l’aide de fils de métal, il tranche l’agresseur en morceaux en un instant, avant de s’attaquer aux derniers assassins restants. Une fois qu’ils sont de nouveau tranquilles, l’inconnu attaque le vieil homme sans crier gare. En fait, le jeune homme était venu pour lui : il chasse les anciens Ihmé mang liang, et le saltimbanque en est un ! D’ailleurs, son front révèle maintenant le même symbole que la marionnette...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Réalisé par le scénariste de Cafe occult et le dessinateur de High School et Banya, ce nouveau titre présente une histoire se déroulant dans une Corée médiévale où un mystérieux guerrier doté d’une épée très particulière traque d’autres mystérieux guerriers, eux aussi possédant des armes spéciales, tandis que tout ce petit monde est discrètement surveillé par un troisième groupe de mystérieux guerriers. Décrit comme cela, le pitch ne semble pas très original, mais il n’empêche qu’on suit l’histoire sans déplaisir. Il faut dire que les auteurs nous jettent directement dans l’action dès la première scène et nous tiennent intéressés de bout en bout en ne lâchant les explications qu’au fur et à mesure. Cette façon de faire est heureusement maîtrisée et, même si l’histoire démarre finalement à peine et qu’on ne sait pas encore où tout cela va nous mener, l’action et les mystères nous accrochent donc de manière efficace et donnent envie d’en voir plus. Les personnages ont quant à eux un caractère assez stéréotypé mais, dans ce genre de contexte, cela passe bien. D’ailleurs, le character design est lui aussi très typé, mais ce n’est pas un mal vu le nombre de protagonistes qui sont introduits dès ces premiers chapitres. Les graphismes sont globalement bons, notamment dans les scènes d’action, et le style du mangaka fait parfois penser à celui de la série Vagabond (de Takeshi Inoue) en ce qui concerne les visages des personnages. Quelques planches sont d’un niveau inégal pourtant : si la plupart possèdent des décors assez travaillés ainsi qu’un tramage doté de nuances, d’autres sont remplies par des fonds vides, du tramage uniforme et des lignes de vitesse peu soignées et qui servent plus de remplissage qu’à réellement accompagner l’action. De la même manière, certains personnages secondaires sont un peu trop raides et peu soignés, mais tout cela est rattrapé par des scènes d’action dynamiques et un bon sens de la mise en scène visuelle. Du côté de l’édition, si on constate quelques problèmes de moirage parfois assez visibles sur le tramage de fond de certaines cases, on apprécie par contre les quatre premières pages en couleurs ainsi qu’un bonus assez inhabituel : un dessin réalisé spécialement pour les lecteurs français et agrémenté d’une petite dédicace. Prévue en cinq tomes, Gui semble bien être une série d’action courte et sans trop de fioritures, avec une histoire un peu mystérieuse mais qui semble tout de même assez simple et classique, sans plus de profondeur. Un cocktail pas forcément original donc, mais pour le moment efficace.