L'histoire :
A Séoul, Park Hong-yeon et Gongju se retrouvent régulièrement pour boire un verre. Aujourd’hui, elles ont toutes les deux de grandes choses à se raconter. Park Hong-yeon commence avec une annonce de taille : elle va se marier ! Gongju est stupéfaite d’une telle décision mais devine rapidement la cause de ce choix : Park Hong-yeon est enceinte ! Cela explique aussi pourquoi celle-ci ne veut pas boire d’alcool, contrairement à d’habitude. Gongju a quant à elle une autre annonce fracassante. Elle a décidé de quitter Seoul et retourner vivre à Daegu chez ses parents. Elle n’aime pas sa vie ici et espère que cela sera mieux en province. La belle-famille de Park Hong-yeon habitant à Daegu, elles se promettent de se revoir régulièrement. Deux ans plus tard, les deux jeunes femmes s’apprêtent à se retrouver...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Park Hong-yeon et Gongju sont deux coréennes modernes, qui travaillent et se retrouvent régulièrement pour boire un verre. Cependant, on assiste d’abord à leur « séparation », qui est aussi physique (l’une quitte la capitale) que personnelle (l’une choisissant un peu à contrecœur de mener une vie de famille bien rangée). Leurs retrouvailles sont l’occasion pour elles de faire le bilan sur leur vie, leur amitié et leurs attentes. Mais, à travers le portrait de ces deux femmes, c’est aussi tout une société qui est décrite : le poids de la famille, le pouvoir des hommes dans un monde encore très machiste, le diktat des traditions... Deux femmes coincées entre leurs désirs, ce qu’on leur a transmis et ce qu’on leur impose. De son aveux même, il y a peu de l’auteur dans chacune d’elles, mais tout le monde pourra plus ou moins s’y retrouver. L’auteur a su capter l’essentiel et nous transmettre à travers deux familles tout un monde et un tas de message. C’est très touchant, mature et délicat, mais aussi parfois brutal, cru et triste. Concernant les dessins, en plus du noir et blanc, ceux-ci ont une seule touche de couleur, le bleu, qui remplace efficacement le tramage. Les personnages ont des silhouettes assez simples mais expriment tant de choses par leurs expressions que cela n’est pas gênant. Idem pour le découpage dont l’originalité est absente mais qui ne dérange pas non plus. Voilà au final un titre qui ne laisse pas insensible.