L'histoire :
A New-York, sur les quais, le détective Kenichi Seshimo est en train de faire son jogging matinal quand une voiture vient se garer devant lui. En sort une femme, Gloria Robero, qui se présente comme étant la secrétaire du prédisent du groupe Seshimo, c’est-à-dire Yûji Seshimo, le frère de Kenichi. Ce dernier ne tient pas à s’entretenir avec elle mais se ravise quand la femme lui annonce que Yûji s’est fait enlever en Nascencio, un pays d’Amérique Centrale. Le gouvernement de ce pays a entamé un projet ambitieux de développement dans sa région du sud, faite de jungle et de forêt vierge. Le groupe Seshimo est l’un des partenaires du pays pour le projet dont les montants s’élèvent à plus de cinq milliards de dollars. C’est en rentrant d’une inspection des travaux de développement que Yûji a été kidnappé, a priori par un groupe de partisans de l’ancienne dictature du pays sous les ordres d’un dénommé Marquez. D’abord réticent, Kenichi accepte de se rendre au Nascencio pour délivrer son cadet mais les ennuis et les ennemis vont être nombreux et très dangereux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien qu’il n’en ait pas écrit le scénario, Jirô Taniguchi reste l’initiateur de ce projet mettant en scène un dur au cœur tendre dans un récit porté par l’action. Oui, vous avez bien lu : Taniguchi et action dans la même phrase ! Ici, on suit un détective privé aux Etats-Unis qui va partir en Amérique Centrale affronter les guérilleros et sauver un otage qui n’est autre que son frère. Si on est assez étonné de voir le mangaka dans un titre d’action, il est indéniable que la qualité est au rendez-vous. Le scénario mêle efficacement fusillade, baston, guerre, complot, amour et trahison, et on ne peut qu’être embarqué par le récit. Certes, il y a beaucoup de stéréotypes, tant dans le caractère des personnages que l’intrigue en elle-même, mais Taniguchi sait nous rendre l’ensemble très prenant et immersif. Les influences du cinéma américain se font clairement ressentir (l’auteur ne s’en cache d’ailleurs pas) et on pense immanquablement à Rambo avec cet ancien combattant du Vietnam qui fait un carnage en jungle. En outre, malgré un style assez vieillot (il faut dire que l’œuvre date des années 80), les graphismes révèlent déjà le talent du mangaka, à la fois saisissants de réalisme et fourmillants de détails. On appréciera aussi de voir quelques pages couleurs tout au long du volume ainsi que la galerie d’illustrations et de croquis en fin de tome. Par ailleurs, quelques auteurs commentent également ce titre et leur vision est assez intéressante. Bref, du Taniguchi surprenant mais très prenant !
