L'histoire :
Adrian est un jeune élève dans une école d’arts martiaux. Il est appliqué, volontaire et assidu aux entrainements collectifs prodigués par Maître Jansen… mais il est moyennement doué. Sa timidité et sa frêle constitution ne sont certes pas des avantages. Pour le grand tournoi annuel, auquel se prépare la cité, il est associé à Vlad, un autre élève qui a tendance à être malade quand il a trop mangé. Pourtant, Adrian aimerait bien remporter le tournoi, car la récompense lui permettrait à lui et à sa (très) jolie maman, Marianne, boulangère de profession, de se mettre à l’abri du besoin pour longtemps. Or ça ne manque pas : le matin du grand jour, Vlad a bouffé trop de raclette et il a la gerbe. Maître Jansen annonce donc à Adrian qu’il est disqualifié, car il est interdit de participer en solo. Adrian en pleure de déception. Cependant, un solide gaillard, un adulte répondant au nom de Richard Aldana, avec une tête de gangster, vient lui aussi d’apprendre qu’on ne participe au tournoi qu’en duo. Il est pourtant venu dans la cité avec l’unique – mais curieuse – intention de gagner la coupe des rois. Il propose donc à Adrian une alliance de circonstance, tout en ayant bien conscience qu’il gagnera les combats quasiment tout seul. Aldana trouve cette idée encore meilleure quand il s’aperçoit que Marianne est une pure bombasse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tadaaam : évènement ! Bastien Vivès, Balak et Michaël Sanlaville, trois jeunes auteurs qui ont récemment marqué le 9ème art par leurs récits punchy et décomplexés, se sont associés pour un projet de grande ampleur. Last Man se présente comme un manga à la française. C’est-à-dire que d’une part, il se lit de gauche à droite, débute par 9 pages couleurs avant de poursuivre en noir et blanc sur 200 pages, et procède des talents conjugués d’auteurs et d’un éditeur français (Casterman, branche Kstr). Mais que d’autre part, le rythme de production (on nous promet un tome tous les 4 mois environ), ainsi que les codes narratifs et visuels, sont importés du pays du soleil levant. En soi, le dessin n’est pas d’une grande finesse, dans le sens où prises à part, les cases se révèlent des masses de pinceaux infographiques, plus ou moins effilés et savamment proportionnés. Mais le trio excelle véritable dans l’art séquentiel. Dans Last man, nos auteurs déroulent une gestion idyllique du mouvement et une mise en scène cinématographique qui propulsent littéralement le lecteur vers la page suivante. Addictif, c’est le mot. Les personnages sont immédiatement attachants. Adrian en tête, pour sa volonté innocente et bienveillante, mais aussi sa maman, douce, fragile et trop sexy, avec un caractère bien affirmé, ou encore le mystérieux Richard Aldana, un combattant ténébreux solitaire qui a des gênes de Corto Maltèse. L’alchimie fonctionne d’autant mieux que les enjeux sont d’emblée limpides : faut gagner ce fichu tournoi, quoi ! Accessoirement, Marianne fait aussi chavirer les cœurs, ce qui donne lieu à une déclaration débile, à mourir de rire. Et une question de fond nous tiendra aussi évidemment en haleine, sur l’origine et les desseins exacts d’Aldana. Enfin, étant donné que les auteurs sont djeunz jusqu’au bout du marketing, ils fournissent aussi des stickers dans le bouquin, des previews intégrales en ligne (sur Delitoon), ils postent des vidéos-déconne d’eux en atelier et proposent même une version collector, sous pochette blister métallique. La claaaaasse !