L'histoire :
L'inspecteur Sata traque toujours la fuyarde Kiwako Komiyama. Il a mis de la distance avec ses collèges policiers qu'il sait corrompus. Alors que sa blessure à la tête le fait plonger entre la réalité et ses souvenirs, le policier reprend ses esprits dans un terrain vague, avec sa cible juste à côté de lui. Cette dernière sollicite l'aide de Sata. Elle est poursuivie par des hommes mystérieux. L'instant suivant, plusieurs types apparaissent. Ils portent tous le même costume, un crâne dégarni et ont dans leurs mains une matraque électrique. Sata lui passe alors une menotte au poignet, puis l'autre bracelet au sien. Il se met alors à courir, entraînant ainsi Kiwako. Tous deux ont sur leur talon ces drôles d'individus, mais ils parviennent à leur échapper. Ils se cachent dans une station service visiblement abandonnée. En réalité, il y reste un homme, qui examine l'intérieur avant d'être abattu par un type énorme. Sata joue sur l'effet de surprise et s'enfuit de nouveau avec la jeune femme. En sécurité dans une maison isolée, Kiwako lui raconte ce qui s'est passée la dernière fois où elle était encore innocente...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Se lancer dans la lecture d'un manga d'Atsushi Kaneko est toujours une expérience sensorielle. L'auteur offre en effet à ses lecteurs un rendez-vous mémorable à chacune de ses parutions. Ces derniers se partagent entre le plaisir immédiat et la crainte de se perdre dans des récits complexes et captivants. Jusqu'alors avec Wet Moon, nous avions pu nous immerger dans un polar étrange et fortement influencé par l'œuvre du réalisateur David Lynch. Son héros, l'inspecteur Sata, a été blessé lors de la traque d'une meurtrière. Depuis lors, il a parfois du mal à différencier la réalité de ses souvenirs. En plus, il a obtenu les preuves que ses collègues sont corrompus et qu'ils veulent mettre la main sur un objet en sa possession. Cependant, il ne sait pas vraiment lequel... Entre les réalités et l'unique vérité, le mangaka s'amuse à nous perdre, pour notre plus grand plaisir. Ce troisième volet bénéficie d'une pagination plus importante, ce qui permet à l'auteur de ne pas brader la conclusion de sa série. Les révélations sont de taille et certaines surprennent véritablement. Immersif et trépidant, ce dernier volet bénéficie en outre d'un dessin de grande qualité, sans la moindre baisse de forme. En l'espace de 3 séries, Atsushi Kaneko est parvenu à se hisser parmi les artistes cultes en provenance du Japon et pouvant toucher un plus large public que les mangas habituels.
