L'histoire :
Tous les journaux télévisés ne parlent que d’une chose : l’équipe d’alpinistes qui était partie en expédition dans le nord des alpes japonaises a été décimée, et le seul survivant qui a rejoint la ville par ses propres moyens est interrogé par la police pour savoir ce qu’il s’est réellement passé. Au commissariat d’Omachi-Kita, pendant que le légiste s’occupe d’autopsier le corps glacé et sans vie de Nîmi, les journalistes se font rembarrer à l’accueil car ils doivent attendre la conférence de presse pour avoir des informations supplémentaires. Mori, le seul survivant, reste assis sur un banc, muet et la tête baissée. Deux enquêteurs des affaires locales viennent l’interroger mais le jeune homme reste figé. Cependant, lorsqu’un des hommes lui dit qu’il est désormais tout seul, Mori sort de son mutisme : il lui répond qu’il a toujours été seul, sauf pendant les trois jours qu’il vient de passer avec Nîmi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors qu’on s’attendait à voir Mori subir encore plus de brimades après s’être fait virer de la cordée, ce volume s’ouvre sur l’annonce d’un drame : toute l’équipe est morte, sauf Mori qui est en état de choc ! Non seulement on est stupéfait par cette nouvelle que l’on n’avait pas vu venir, mais on va en plus être suspendu aux lèvres de Mori pour découvrir en même temps que la police ce qui est arrivé. Les premières pages ont donc un effet retentissant et tout le reste du volume va également se montrer palpitant car, même si on connaît le dénouement, on brûle d’envie de voir comment la cordée a péri. Dans un premier temps, on se demande pourquoi Mori a pu échapper seul à la catastrophe et on voit que Nîmi a passé ses derniers instants avec Mori ; dans un deuxième temps, le flash-back reprend là où on avait laissé les personnages et explique comment les choses ont fait pour dégénérer. Aussi imprévisible et cruel que la montagne, le récit nous prend aux tripes et on est envahi aussi bien par le froid que les émotions des personnages. De plus, découper en deux-temps le retour dans le passé permet d’offrir un bon rythme tout en maintenant nos nerfs piqués à vif : la narration est très efficace car on est collé aux pages. On a également le droit à des révélations sur Nîmi et Kunieda : là aussi, les surprises sont au rendez-vous, ce qui ne gâche rien. Le tout étant bien évidemment mis en scène par des graphismes de toute beauté, on ne peut qu’être enthousiasmé par ce huitième volume pour le moins stupéfiant !