L'histoire :
Le Dr. Kirihito Osanai est en charge d'un patient exceptionnel : celui-ci est atteint d'une maladie dégénérative, la monmô, qui à son stade final provoque une mort par asphyxie. Mais le plus surprenant reste les déformations osseuses que cette maladie provoque, donnant au visage et membres de le victime une apparence canine. Face à ce mal, même le très célèbre Dr. Tatsuga'ura perd son latin. Si ce dernier est incapable de trouver un remède, il a quand même une idée bien précise sur son mode de contraction. Mais le Dr. Kirihito n'est pas du même avis. Aussi lorsque le patient succombe à la maladie, Tatsuga'ura pousse Kirihito à partir étudier le mal à sa source, c'est-à-dire dans le village d'Inugami-sawa où la monmô sévit. Kirihito part donc, en laissant derrière lui la belle Izumi, sa fiancée. Une fois rendu au village, la monmô ne sera plus la seule préoccupation de Kirihito... Entre des villageois secrets qui l'empêchent d'agir à sa guise et une conspiration tentaculaire qui se profile à l'horizon, la tâche à laquelle doit faire face Kirihito n'est pas humaine. Mais ayant contracté la monmô à son tour, Kirihito ne l'est plus tout à fait non plus...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est difficile de juger de manière objective l'oeuvre d'un grand manga-ka comme Osamu Tezuka. Si les graphismes ont indéniablement vieilli, on reconnaît immédiatement la patte du maître qui a su réunir les styles américains et japonais. La mise en scène fait d'ailleurs à plusieurs reprises penser aux cartoons, avec des déformations d'images pour suggérer des mouvements de manière très réussie. Chapeau aussi pour le jeu d'ombres, avec beaucoup de cases sombres qui renforcent l'intensité de certains passages (comme lorsque Kirihito est prisonnier dans la cale d'un bateau). Côté histoire, c'est très dense. Le personnage principal perd très rapidement son faciès, se transformant en une sorte d'Elephant Man aux traits tout de même sympathiques. Les intrigues sont multiples et si on est persuadés qu'elles convergent on se rend compte en fin de tome qu'on est loin d'avoir tout vu. En tout cas cette première partie laisse entrevoir un manga à la thématique forte, qui comme beaucoup d'oeuvres d'artistes sensibles et sensés nous rappelle que l'humanité n'est pas liée à l'apparence physique. Si vous n'êtes pas réfractaires au style oldschool, jetez-y un oeil!