L'histoire :
La Monmô, maladie provoquant des déformations osseuses donnant à ses victimes un faciès canin, est d'origine virale ! Telle est la thèse avancée par le Pr Tatsuga'ura et sa divulgation le rend mondialement célèbre. Cette popularité est de bonne augure pour sa candidature à la présidence du conseil de l'ordre des médecins, sa plus grande ambition. Pour cela, il est hors de question que les troubles mentaux du Dr Urabe, son disciple, soient découverts. Le professeur fait donc le nécessaire pour l'enfermer. Mais Urabe, voyant tous ses plans anéantis, s'enfuit loin de Tokyo avec Helen Freeze, la patiente atteinte de la Monmô à qui il essaie de rendre un visage humain. Le destin en décide autrement, Urabe meurt durant une de ses crises mentales. Quant à Helen, émue par le sort d'un village ravagé par une maladie osseuse, elle décide de consacrer sa vie à aider ces malheureux. Tout semble rentrer dans l'ordre pour le professeur, mais c'est sans compter sur le retour de Kirihito au Japon, venu chercher sa vengeance. Ce dernier fait irruption lors des élections du président de l'ordre des médecins et expose les complots du professeur. Cela suffira-t-il à ruiner les plans du Professeur ? Et, plus important encore, Kirihito retrouvera-t-il une place en société ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici venir la fin des aventures de Kirihito et avec elle, celle d'un excellent manga d'Osamu Tezuka. Ce pilier du manga moderne nous livre ici le dénouement de sa fable sur cette étrange maladie qui donne aux hommes un visage de chien. Une fable dont la morale est à construire par chaque lecteur, même si l'auteur ne se prive pas de donner son propre avis. Si les thèmes centraux sont la critique d'une société basée sur les apparences et les complots qui règnent dans le milieu médical, d'autres sujets comme l'écologie ou l'obscurantisme religieux sont aussi abordés. Le tout évolue avec un rythme soutenu, qui encore une fois est bien renforcé pas un découpage des cases dynamique et une mise en scène pleine de vie. Cependant, l'aspect très cartoon des dessins de Tezuka ne sont pas toujours en accord avec le sérieux des situations. Si cela a pour effet d'en dédramatiser certaines, cela empêche aussi parfois le lecteur de se plonger dans l'histoire. C'est d'autant plus dommage que Tezuka utilise dans des nombreux passages un dessin aux traits moins arrondis et au rendu plus mature, ce qui correspond mieux à l'ambiance du manga. Kirihito n'en reste pas moins un très bon manga, divertissant et intelligent !