L'histoire :
Taro Saegusa travail au Somu-shô, un service gouvernemental qui gère les télécommunications, plus précisément au bureau de la recherche sur les communications futures. Aujourd’hui, il est venu interroger un professeur de lycée sur un événement qui a eu lieu dans sa classe 3 ans auparavant et dont il n’a eu vent que récemment. A l’époque, un des élèves, Yuma Oda, aurait lévité et usé d’hypnose collective sur le reste de sa classe. Le professeur n’a rien vu directement mais corrobore le reste du témoignage de la seule personne qui a retrouvé partiellement la mémoire des événements de cette époque et qui n’est autre que Miho, la collaboratrice de Taro. Ce dernier pense que Yuma Oda possède vraiment les pouvoirs en question : d’après lui, ce serait un homme venu du futur pour changer le passé... Puis, Taro prend le métro et remarque qu’une place reste vide malgré l’abondance. C’est probablement car un esprit s’y est assis : les morts essayeraient de prévenir les vivants de quelque chose d’important... Au centre de paris sur les courses de chevaux, Taro remarque qu’un joueur a parié à 10 000 contre 1 dans une course. Il n’y a qu’un homme du futur pour faire cela... Mais pourquoi avoir besoin d’autant d’argent ? Tandis que Taro repère le joueur et l’interpelle, Miho reçoit un mail avec une phrase étrange. Soudain, la mémoire lui revient complétement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le plus gros problème de Tokyo, fin d’un monde, c’est que cela rappelle beaucoup de ces films japonais mal joué, mal réalisé, aux personnages caricaturaux, au scénario mal amené et aux rebondissements improbables. D’une idée générale pas si mauvaise, Junichi Noujou (Docteur Koh chez Casterman) a donc réussi à faire un gros navet bien nul ! Le pitch est pourtant sympathique : un homme enquête sur des événements paranormaux et sur sa théorie d’hommes venus du futurs pour influencer le passé, et ce à toutes les époques de l’histoire. Bon, ce n’est pas foncièrement original non plus : Tarô, l’enquêteur, fait irrémédiablement penser à Fox Mulder de X Files (mais en pire: dès qu’il voit un siège vide, il en déduit qu’il est occupé par un l’esprit d’un mort !), sans parler du coup des mecs qui viennent du futur (allez, si : Retour vers le futur, L’armée des 12 singes, Terminator pour ne citer que cela, surtout ces deux derniers avec le côté apocalypse en prime qu’on découvre à la fin de ce premier tome du manga). Mais en plus, tout est amené de manière maladroite, voire parfois ridicule. Même les dialogues sont mauvais ! Et que dire du personnage principal de Taro, si ce n’est qu’il balance ses théories paranormales à tout va, même les plus « top secrètes » dont il n’a pas le droit de parler mais qu’il raconte au premier venu ? Et les rebondissements... A peine Taro a-t-il commencé à s’intéresser à Yuma, l’homme venu du futur, qu’il le rencontre par hasard juste après ! Il faut dire que voir que quelqu’un avait parié à 10 000 contre 1 dans une course de chevaux lui a suffi à en déduire que c’était forcément l’homme du futur qu’il recherche ! Pathétique... Et même les quelques bonnes idées sont gâchées par l’auteur, par exemple le coup des équations (découvertes dans le futur) permettant à l’homme de voler, ou encore de faire de la télékinésie. Pourquoi pas : une formule compliquée pourrait bien être à la source d’une substance chimique, d’un concept physique ou autre... Mais là, l’homme venu du futur semble n’avoir qu’à réciter la formule pour faire léviter sa camarade de classe, ce qui rend d’un coup toute l’idée ridicule... Et puisqu’on parle de ridicule, le palme revient au génial professeur qui, après un calcul de 10 pages, démontre que la population actuelle ne correspond pas aux décès et aux naissances recensés et qu’il y aurait donc forcément des hommes venus du futur parmi nous (logique non ?)... Bref... Doté d’un style graphique assez réaliste, le résultat final n’est là encore pourtant pas une réussite totale. Certes, les visages sont très soignés mais, à part dans le cas de Miho, tous les autres protagonistes se retrouvent avec des têtes étranges, presque caricaturales par moment, sans parler du fait que le dessinateur aime figer les expressions faciales dans ce qui ressemble souvent à des grimaces. Et son sens du cadrage n’arrange rien à l’affaire puisque le mangaka affectionne particulièrement les vues par en-dessous, ce qui ne rend souvent pas honneur aux visages et qui de plus ajoute un côté très douteux dès que Miho et ses jupes sont dans les parages (d’ailleurs, il en rajoute des tonnes avec la culotte de la jeune femme dans un fan-service qui dessert complétement l’œuvre). Seuls vrais bons points : les décors qui sont des plus réalistes et vraiment travaillés, ainsi que le tramage omniprésent et lui aussi très soigné. En résumé, avec un trait qui aurait pu faire des merveilles et une idée de base sympathique, le mangaka a donc réussi à produire un ratage complet. Heureusement, il n’y aura que 3 tomes à subir.
