L'histoire :
Simon est foreur au sein de son village souterrain. Son rôle : creuser chaque jour de nouvelles galeries pour étendre le domaine de la communauté. Aujourd’hui, en creusant, il est tombé par hasard sur une petite pointe ressemblant à une minuscule foreuse et, fier de sa découverte, l’adolescent s’en est fait un pendentif. Sur le chemin du retour, il tombe sur Kamina, un autre jeune qui est le leader de la bande des Gurren, un groupe de jeunes qui voudraient partir découvrir la surface. Depuis longtemps, l’humanité est en effet condamnée à vivre sous la surface et à subir des tremblements de terre répétitifs et souvent mortels, mais Kamina reste persuadé qu’il y a une vie qui les attend là-haut. Et pour cause : lorsqu’il était petit, il y est monté un jour avec son père, ce dernier étant alors parti à l’aventure en le laissant dans la grotte. Après une tentative avortée par le maire de percer le dôme principal du village, Kamina, Simon et les autres Gurren sont punis, principalement leur leader qui se retrouve au cachot. Quelques heures plus tard, Simon fait une nouvelle découverte et creuse jusqu’à la prison pour faire s’évader Kamina et la lui montrer. C’est alors qu’un de ces tremblements de terre trop courants se produit, sauf que cette fois c’est tout le plafond du dôme principal de la grotte qui s’effondre. Simon et Kamina se retrouvent alors en face d’un robot géant que le leader des Gurren n’hésite pourtant pas à attaquer de front avec un katana, avant d’être sauvé de justesse par une jolie jeune fille arborant un gros flingue et de gros seins ! Pour venir à bout du monstre, Simon les emmène tous les deux jusqu’à sa nouvelle découverte : un robot géant enfoui dans la terre. En montant à bord, les trois compagnons découvrent alors que le pendentif de Simon est la clé qui démarre la machine, et les voilà partis à l’assaut du robot qui menace le village...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gurren Lagann est l’adaptation en manga de l’animé éponyme sorti des studios Gainax, les spécialistes des robots géants ayant notamment créé des séries cultes comme Gunbuster ou Evangelion. Avec de telles références, on s’attend donc à une bombe du genre... et on est drôlement déçu à la lecture de ce premier opus ! Entre stéréotypes en tous genres (les personnages, les dialogues, les situations..), background à peine existant, ficelles trop grosses et rythme trop rapide, on ne sait plus où donner de la tête ! Pour commencer, le héros est un petit adolescent chétif dont le travail est de creuser des galeries à la mini-foreuse pour étendre son village souterrain. Déjà, la crédibilité en prend un coup, autant avec le personnage en lui-même qu’avec son rôle au sein de la communauté. Ensuite, ce dernier, en creusant, tombe par le plus grand des hasards en plein milieu de la roche sur une toute petite pointe ressemblant à sa foreuse mais en très, très petit, pointe qu’il considère dès lors comme un trésor (?) et qui se révèle être plus tard par le deuxième plus grand des hasards la clé permettant de démarrer un robot géant trouvé lui aussi par hasard par le même héros, toujours en creusant ! Et cela tombe bien, car c’est pile poil le moment que trouve un autre robot géant pour tomber sans le faire exprès (toujours ce sacré hasard !) en plein milieu du village souterrain en passant au travers de la paroi qui séparait les habitants de la surface, ce qui tombe bien également pour le héros et ses potes qui avaient justement décidé il y a pas quelques heures de tout faire pour rejoindre la surface, justement... Bref, ça continue comme cela tout le long de ce premier opus, à tel point qu’on se pose la question : ne s’agirait-il pas « par hasard » d’une série parodique du genre, à lire au second degré ? Et bien oui et non : en fait, l’animé se voulait délirant avant tout, faisant passer l’humour et l’exagération avant le reste, c'est-à-dire avant l’histoire, les personnages... qui n’étaient donc que des excuses pour mettre en place des situations adéquates. Les protagonistes étant dès lors stéréotypés à l’extrême dans ce qui semblait être une volonté assumée. Encore faut-il le savoir, ou s’en douter, et ne pas entamer la lecture avec un mauvais point de vue. Mais en manga, l’ambiance extravagante n’est pas aussi bien rendue, aussi a-t-on l’impression de n’être qu’en présence d’un shônen super classique et surtout super raté ! Et même en connaissance de cause, on a du mal à adhérer tant l’ambiance de l’animé faisait tout le sel de l’œuvre. Quant aux graphismes, si l’ensemble est plus que correct et relativement soigné (décors et tramage présents, découpage dynamique, plans originaux et travaillés...), le gros point faible est la lisibilité lors des combats qui ne sont pas toujours faciles à suivre. De plus, les personnages sont aussi assez stéréotypés visuellement, notamment l’héroïne à moitié nue qui sert surtout de potiche jusqu’ici et qui n’est là que pour le fan-service. Tout cela est d’autant plus regrettable qu’on connaissait déjà Kotaro Mori pour le manga Stray Little Devil (Ki-oon) où il savait amener les jeunes filles déshabillées de manière plus originale et créer des personnages aux styles plus intéressants. Oui mais voilà, une fois encore, il ne s’agit ici que d’une adaptation du dessin animé de chez Gainax et le mangaka n’a donc pas une grosse voix au chapitre. Au final, ce manga, loin d’être raté, n’arrive tout simplement pas à la cheville de l’animé dont il est tiré, prouvant ainsi qu’il est certaines séries dont l’adaptation semble impossible sans perdre l’âme de l’œuvre originale. A réserver aux fans de la série animé ou, au moins, aux connaisseurs qui sauront à quoi s’attendre.