L'histoire :
Le comédien Chippo a passé une soirée arrosée au cours de laquelle on lui a fait avaler des somnifères. Aussi, il est profondément endormi à trois heures du matin et ne se réveille pas lorsqu’une équipe de journalistes pénètre chez lui pour le kidnapper. Pendant le trajet, la présentatrice éprouve quelques remords mais le réalisateur lui explique qu’il s’agit de la condition nécessaire pour avoir des réactions brutes. L’équipe arrive dans un studio où une reproduction miniature de la ville a été installée. Là, ils enfilent un costume de monstre à Chippo. Lorsque celui-ci se réveille, il croit alors s’être transformé en monstre géant et panique. C’est alors qu’un autre acteur se faisant passer pour un super-héros arrive et lui assène un coup d’une sorte de sabre magique pendant que le directeur des effets spéciaux déclenche des explosions sur le costume de Chippo. Hélas, la charge de poudre était trop importante et le comédien décède... Un peu plus tard, six personnes sont sélectionnées pour participer à une partie d’Anamorphosis, un jeu organisé par un milliardaire. S’ils parviennent à supporter d’être enfermés 48h dans le studio où est mort Chippo, ils toucheront une grosse somme d’argent. Cependant, le fantôme de Chippo hanterait encore les lieux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un synopsis selon lequel 6 personnes sont filmées et doivent rester enfermées pendant 48h fait immédiatement penser à de la téléréalité façon Loft story mais, connaissant Shintarô Kagô (Carnets de massacre, Fraction), on sait bien évidemment que l’expérience va virer au drame et à la mort. Les premières pages nous confirment d’ailleurs rapidement cet état de fait puisqu’on assiste à la mort d’un personnage et qu’on nous annonce que le fantôme du défunt rôde dans les parages. Le huis-clos qu’il nous est proposé de suivre est donc angoissant et haut en suspense car les personnages vont tous sombrer dans la paranoïa et on va constamment se demander s’il y a vraiment un fantôme ou s’il n’y aurait pas un jeu dans le jeu. Dans la postface, le mangaka explique s’être inspiré de trucages pour le cinéma et, lorsque l’on découvre enfin la vérité, il faut reconnaître qu’on est absolument bluffé. La narration est on ne peut plus maîtrisée et on est donc tenu en haleine jusqu’au bout. Toutefois, l’intrigue principale n’occupe que les deux-tiers du volume. Le reste est rempli par de courtes histoires scabreuses, dont une majorité est dispensable. Dans tous les cas, les graphismes sont au top, Anamorphosis étant bien évidemment la plus intéressante des histoires de ce recueil puisqu’elle joue énormément sur les perspectives. Au final, ce one-shot est à lire absolument pour son histoire principale qui ne vous laissera pas indifférent.
