L'histoire :
La jeune Xiaotian a bientôt 17 ans et elle vient de se faire plaquer. Elle décide de se faire couper les cheveux aussi court qu’un garçon et profite des vacances d’été pour monter à la ville en faisant croire à ses parents qu’elle voyage avec l’école. A peine débarquée, elle se rend compte que sa fugue ne durera pas longtemps vu le peu d’argent qu’elle a, et décide donc de se trouver un job. Une annonce pour une troupe de théâtre attire son attention et elle se rend à l’endroit indiqué, un vieux bâtiment squatté de toutes parts par des « commerçants » tous plus louches les uns que les autres. Elle finit néanmoins par trouver la salle où répète la troupe et tombe en pleine répétition. Le metteur en scène est en train d’enguirlander ses acteurs et ne veut pas être dérangé pour le moment. Xiaotian s’assied donc dans un coin en attendant de pouvoir lui parler, mais elle finit par s’endormir. A son réveil, il ne reste plus que le metteur en scène, Monsieur Jiang, qui lui demande de vider les lieux car c’est aussi là qu’il habite. Xiaotian lui parle alors de l’annonce, mais il ne semble pas vouloir la recruter et la jeune fille s’énerve, lui envoyant ses 4 vérités au visage d’après le peu de ce qu’elle en a vu. L’homme change alors d’avis et lui propose de la loger et la nourrir, en échange de quoi elle sera son assistante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome se présente comme un one shot, avec une histoire unique entièrement résolue à la fin du volume. Celle-ci narre un pan de l’adolescence de la jeune Xiaotian qui, le temps d’un été, va devenir assistante dans une troupe de théâtre d’amateurs et faire ainsi ses premiers pas dans le monde des adultes et de leur vision de la vie et de l’amour, avec lesquelles elle n’est pas du tout d’accord. En cohabitant avec le metteur en scène, un trentenaire incompréhensible à ses yeux, la jeune fille va ainsi faire évoluer petit à petit sa propre vision du monde qui l’entoure, non sans quelques heurts. Le sujet est intéressant mais est traité d’une façon étrange qui décrédibilise un peu les propos de l’auteur. Ainsi, Jiang est un peu trop « spécial » et Xiaotian est parfois à la limite de la mentalité d’une enfant de 8 ans et cela alourdit considérablement le récit. Quant aux dessins, ils ne sont pas fameux. L’auteur que l’on connaît déjà pour La rêveuse (chez Casterman) semble même avoir régressé, au point que l’on se demande si on a vraiment affaire à la même personne. En tout cas, le trait est peu travaillé, voire parfois grossier, tout comme les effets et les tramages, et les décors sont minimalistes. Les mouvements sont aussi assez mal rendus et quelques défauts de l’édition viennent compléter ce tableau peu reluisant. Au final, on a l’impression de voir des graphismes bâclés, réalisés à la va-vite. Dommage pour ce qui paraît être un auteur à succès en Chine.
