L'histoire :
Lag vient d’apprendre de la bouche de Zazie que Gauche n’est plus Letter Bee et cela affecte visiblement le garçon qui ne dit plus un mot depuis. Zazie et Connor le conduisent ensuite chez la sœur de Gauche, Sylvette, où cette dernière va d’abord prendre Lag pour l’un de ses créanciers et le braquer avec le fusil qu’utilisait Gauche lors de ses missions à l’époque où Lag l’avait rencontré. Voyant l’arme, Lag fond en larmes et lui demande où est caché Gauche. A défaut de pouvoir lui répondre, Sylvette reconnaît en lui la description que son frère lui avait fait du garçon et l’invite donc finalement à entrer. Elle lui explique alors que son frère a été licencié pour absences répétées juste après son départ pour Akatsuki : il aurait perdu son « cœur » avant de disparaître sans laisser de trace. Evoquer ces douloureux souvenirs est dur pour Sylvette, aussi demande-t-elle à Lag de ne plus revenir la voir, après quoi le garçon s’en va, encore plus triste qu’à son arrivée. Sur le chemin du retour, Niche le réconforte à sa manière et cela pousse Lag à prendre une décision : malgré la demande de Sylvette, il retourne la voir pour lui annoncer qu’il est persuadé que Gauche est vivant quelque part et qu’il compte le rechercher lors de ses missions de bee. La jeune fille se décide finalement à lui donner l’arme de son frère comme ce dernier lui avait demandé à l’époque, et le contact entre Lag et le fusil provoque une réaction à l’ambre de ce dernier : lui et Sylvette ont alors une vision où ils vivent des moments clés de leur histoire commune avec Gauche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux très bons opus, ce troisième ne déçoit pas un seul instant en se montrant lui aussi excellent. Lag, enfin devenu un Bee, y retrouve la trace d’un Gauche disparu et ayant abandonné sa sœur de manière mystérieuse. La rencontre avec cette dernière, ainsi qu’avec quelques autres personnages majeurs, est l’occasion de mettre en place les bases de la suite et de découvrir de nombreuses choses au travers de quelques flash-back. La fin du tome est consacrée à la première mission de Lag et ce chapitre, bien qu’un peu en rupture avec le reste de l’histoire à la manière d’une parenthèse ou d’un chapitre bonus, se révèle très prenant et émouvant. Cette dissension s’explique en fait assez facilement : la série a changé de magazine de prépublication au Japon et l’auteur a donc dû s’arranger pour caser une sorte de nouveau chapitre d’introduction. L’effet est réussi : sans trop s’éloigner de l’histoire originelle, le mangaka arrive à créer un chapitre d’accroche et de présentation pour les nouveaux lecteurs, sans que cela ne lèse vraiment ceux qui connaissent déjà la série. Une preuve de plus s’il en fallait pour montrer que Hiroyuki Asada est sans conteste un auteur de talent, tout comme nous l’avaient déjà montré ses précédentes œuvres (I’ll génération basket pour ne citer que celle-ci). Graphiquement aussi, ce troisième tome est très bien réalisé : le style de l’auteur colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire, son trait, que ce soit au niveau des visages des personnages ou même des mouvements et des poses de ceux-ci, arrive à donner une profondeur intense aux sentiments des protagonistes. Les nombreux effets de nuits et de lumière, omniprésents à cause du background de l’univers de la série (rappelons qu’il s’agit d’un monde plongé dans une nuit permanente et seulement éclairé en son centre par un petit soleil artificiel placé au dessus de la capitale), sont très bien faits, et le style de l’auteur, jouant habituellement beaucoup sur les contrastes profonds entre noirs et blancs, colle également très bien à cela. Bref, voilà bien un manga à l’univers original et à l’histoire prenante qui s’avère d’ores et déjà comme indispensable à tout amateur de fantasy !
