L'histoire :
La guerre nucléaire a dévasté la planète qui n’est plus qu’un vaste désert géant où se dressent des ruines. En compagnie de son ami Maro, Toki, l’un des rares pratiquants de l’art-martial millénaire du Hokuto, parcourt les terres dévastées et, alors qu’ils roulent depuis un moment, ils décident de se reposer dans le prochain village qu’ils croiseront. Là, Toki aperçoit un garçon s’approcher d’eux mais celui-ci est trop faible et s’écroule aux pieds d’un mendiant qui se met à lui donner des coups pour l’éloigner. Toki et Maro réalisent que les habitants ont tous l’air d’attendre la mort et qu’on ne décèle pas la moindre trace de vie dans leurs yeux. Toki ne pouvant rester insensible devant un tel spectacle, il se dépêche de prendre l’enfant dans ses bras et de poser la main sur sa tête. Le garçon ferme alors les yeux et s’endort comme si toute vie l’avait quittée. Le lendemain, à la stupéfaction générale, l’enfant se lève et apporte un verre d’eau en souriant à Toki. Les villageois crient au miracle et Toki, qui retrouve l’espoir pour eux, décide d’ouvrir un dispensaire pour soigner les malades. Le dispensaire ne tarde pas à faire parler de lui et, alors que les gens affluent et redonnent vie au village, personne ne se doute des dangers qui rôdent ni que Toki lui-même est gravement malade...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’univers de Hokuto no Ken étant riche en personnages, il n’est pas étonnant que des séries dérivées aient vu le jour au fil du temps et grâce à la grande popularité de la série. Ainsi, après Raoh et Rei, c’est à un autre pratiquant du Hokuto de voir son nom à l’honneur : Toki. Ce dernier (qui pratique l’art du Hokuto Shinken) refuse d’utiliser ses techniques pour le combat et préfère se consacrer au soin des malades : même lorsqu’il doit combattre, il fait en sorte que son adversaire ne souffre pas. S’il n’est pas indispensable de connaître la série originelle Hokuto no Ken puisqu’on a le droit à un rappel du background général, cela est tout de même un pré-requis plutôt recommandé car l’intérêt de ce titre est surtout de faire un zoom sur Toki et la construction du village des miracles : les fans apprécieront, les autres n’y verront quant à eux que peu d’intérêt. Si l’adoration que vouent les villageois à Toki est rapidement mise en place, le récit ne tarde cependant pas à traîner un peu en longueur : certes, des méchants font leur apparition de plusieurs côtés, mais il n’y a pas encore de vrai fil conducteur et on reste donc dans l’expectative. Cependant, les lecteurs apprécieront de (re)voir les vilains que sont Amiba, Juzâ et - aussi étonnant que cela puisse paraître - Zeed : clin d’œil ou véritable rôle à jouer, chacun d’eux fait office de danger et, pour les fans de la série, les revoir est plutôt sympathique. Pour en revenir à Toki, la compassion extrême dont il fait preuve est certes intéressante mais cela semble un peu exagéré. Pourtant, on est tout de même pris dans le récit car la narration est maîtrisée et le fait que Toki soit malade nous permet d’avoir un héros fort mais qui n’en est pas moins fragile (et donc humain). En ce qui concerne les graphismes, ceux-ci possèdent un trait réaliste qui force l’immersion dans l’histoire. Il y a bien de gros vilains deux fois plus grands que les autres mais les silhouettes ne sont pas difformes (à un ou deux ratés près sur les proportions de certains membres dans une ou deux cases) et les visages sont très naturels. De plus, la mise en scène bénéficie d’une attention certaine, tant dans le découpage que l’occupation de l’espace, et le tramage fait preuve de variété. Au final, ce premier volet de La légende de Toki dégage beaucoup de potentiel et on espère donc une suite plus percutante.