L'histoire :
New-York, de nos jours. Tista sort de chez elle pour se rendre à l’université. En chemin, elle aperçoit un gobelet de café par terre et le ramasse pour le jeter. Une femme la félicite pour ce geste et, effrayée, Tista s’enfuit. Quelques minutes plus tard, elle traverse la rue sans voir qu’une voiture arrive à toute allure : le conducteur du véhicule n’a pas prévu de s’arrêter car à bord se trouve un criminel poursuivit par la police. Heureusement, un jeune homme qui passait là à vélo vient au secours de la jeune fille en se jetant sous les roues de la voiture. Pas trop blessée, Tista s’excuse et se dépêche de filer, sans voir qu’elle oublie sa peluche sur les lieux de l’accident. Une fois à l’université, la demoiselle réalise que le garçon de tout à l’heure, Arty, est en fait dans sa classe. Ce dernier lui rend sa peluche et tente de faire connaissance, ne pouvant obtenir rien de plus que le nom de la demoiselle. Le lendemain, Tista croise Arty dans la rue et ce dernier lui dessine son portrait. Puis, il lui achète de nouvelles lunettes car celles qu’elle a sur le nez ont souffert dans l’accident. Après cela, Arty emmène Tista au musée et la demoiselle est stupéfaite : le directeur du musée, tuteur d’Arty, est en fait sa cible. Car, sous ses traits de jeune fille introvertie, Tista est en fait la célèbre tueuse Sœur Militia, qui travaille pour l’Eglise...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le synopsis de ce diptyque ne présente à priori rien d’original : à New-York, une jeune fille timide et maladroite (cliché n°1) est en réalité une tueuse qui exécute des malfrats (cliché n°2) en secret pour le compte d’une Eglise pas si pacifique qu’elle veut bien le faire croire (cliché n°3), mais sa rencontre avec un sympathique jeune homme va ébranler ses convictions (cliché n°4). Faisant immédiatement penser à un énième thriller à la Gunslinger girl ou Noir (etc.) mais dont l’action serait déportée à New-York, on se rend compte au fil des pages que ce shônen accumule les situations classiques sans vraiment se démarquer. Les personnages sont des stéréotypes sur pattes (au niveau comportement comme pour le look) et ont bien du mal à se montrer attachants, sans parler de leurs noms ridicules (Drawer - dessinateur en anglais - pour un artiste en herbe, Apes - singes - et Pigma - pour pygmée - pour des personnages noirs (bravo)...). De plus, on a du mal à bien saisir les délires sur la vue de Tista : la demoiselle est une vrai taupe mais, au moment de tuer, sa vue devient très perçante sans que cela ne soit vraiment expliqué. Pour les points positifs du scénario, on retiendra surtout une narration très rythmée, le fait que les méchants sont de vrais vilains qui n’hésitent pas à tirer sur leurs proches ou à blesser des enfants, et le clin d’oeil à Spider-Man dans une parodie amusante... Par ailleurs, en feuilletant ce premier volume, les graphismes semblent classiques, tant dans le découpage que dans la mise en scène. Mais en y regardant de plus près, le trait de l’auteur se démarque des autres séries du genre de par des personnages aux visages peu gracieux (mais expressifs et charismatiques) et certaines cases au style original (notamment pour la vision brouillée de Tista). De plus, les décors sont soignés et détaillés, le tramage est varié, les plans choisis sont souvent originaux et les mouvements sont bien rendus. Hélas, cela n’est pas suffisant pour convaincre et faire oublier les défauts de l’histoire. Dommage.
