L'histoire :
Kinjiro Yaokin est loin d'être l'élève le plus studieux de son lycée. Avec sa coupe hirsute et son goût prononcé pour la baston, il s'est rapidement imposé comme l'une des terreurs du coin. Pourtant, Yaokin n'en reste pas moins très timide et, malgré le fait qu'il connaisse depuis l'enfance Kuriko (une jeune fille bien sous tous rapports), il a du mal à passer du stade de l'amitié à celui de l'amour avec elle. Après les cours, Kuriko rentre avec Yaokin. Sur le chemin, elle lui propose de l'accompagner au grand tournoi de l'humour qui sera présenté par deux humoristes populaires. Yaokin refuse, l'humour n'étant pas sa tasse de thé, et il quitte prématurément Kuriko pour rejoindre ses amis qui cherchent des noises à une autre bande. Peu après que les hostilités sont achevées, Yaokin reçoit un appel de la mère de Kuriko. Cette dernière est à l’hôpital : elle s'est faite agresser par deux types. Choquée, elle ne veut plus quitter sa chambre et est profondément meurtrie. Yaokin jure alors de ne plus se battre et de tout faire pour redonner à Kuriko l'envie de sourire et de rire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l'excellente série Run Day Burst, nous attendions avec impatience de retrouver Yuko Osada dans son nouveau délire. Cette fois-ci, il délaisse le registre du shônen pour un récit plus adulte. L'histoire met en avant Kinjiro Yaokin, un lycéen bagarreur et au bon fond qui côtoie depuis son enfance Kuriko, une jeune fille à laquelle il a du mal à déclarer ses sentiments. Lui qui passe son temps à se battre veut changer le jour où celle-ci se fait agresser. Désormais, il veut être drôle et lui rendre le sourire qu'elle a perdu. Yuko Osada surprend une fois encore en poussant son personnage à changer littéralement sa façon d'être et en le propulsant dans un monde inédit pour beaucoup : celui des humoristes japonais. Dès ce premier album, on découvre un univers inattendu où l'absurde et les jeux de mots sont omniprésents. Cela n'a pas dû être très simple pour la traductrice de trouver le juste équilibre entre traduction littérale et contextualisation. Certes, tout ne fonctionne pas pleinement mais, globalement, le résultat est rafraîchissant et amusant. L'énergie développée dans la narration par le mangaka est toujours aussi communicative et fait plaisir à voir. Kinjiro Yaokin est un personnage attachant et on espère qu'il parviendra à son but d'ici les deux autres volets à paraître. Les dessins de Yuko Osada sont cette fois-ci dans une veine plus réaliste et, là encore, il convainc amplement. Kid I Luck ! dispose d'un premier album enthousiasmant qui donne encore plus envie d'aller à la rencontre de cet humour si particulier qu'est celui des humoristes nippons. Une réussite !