L'histoire :
Ne voyant pas sa femme revenir, Ichiro pénètre dans la maison. Il retrouve alors son épouse, Seiko, dans la chambre de leur fils. Seiichi est en train de pleurer recroquevillé sur son lit, Seiko est également sur le lit en train de le consoler. A leurs pieds, les morceaux de lettre déchirée. Ichiro cherche à comprendre ce qu’il se passe. Hélas, personne ne lui répond. Seiko se rassoit et se met alors à rire. Puis, elle déclare qu’elle n’ira pas à l’hôpital rendre visite à Shigeru car elle pense que cela n’a aucun sens. Ichiro essaye de la rassurer et insiste pour qu’elle vienne au chevet de son neveu. Malheureusement, Seiko ne change pas d’avis. Pire encore, elle s’énerve et se met à crier. Ichiro cède et s’en va. Seiichi ne sait pas quoi dire et voit sa mère se relever et quitter sa chambre en chantonnant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout le monde craque dans ce tome : le père ne supporte plus que sa femme refuse de l’accompagner à l’hôpital, la mère hurle un désespoir et une solitude incroyables, le fils n’arrive plus à parler correctement et reste terrorisé. Au-delà du drame qui a généré tout cela, c’est une chronique sociale déprimante et réaliste qui est dépeinte à travers cette famille qui se déchire sans parvenir à communiquer. C’est aussi, et surtout, la folie d’une femme qui est développée, avec les répercussions sur son entourage et la souffrance qui la ronge. Le récit n’a pas besoin d’en rajouter pour avoir une atmosphère dérangeante et angoissante à souhait. Tout passe par les regards et les expressions des personnages : cela confère une grande délicatesse dans la narration, mais également un côté envoutant et encore plus effrayant à l’histoire. Les textes, livrés avec parcimonie, ont de fait de l’impact et sont également très intenses. L’histoire est terrible, dans tous les sens du terme, et s’appuie sur des dessins puissants : une pépite !