L'histoire :
Exécuté sur la chaise électrique pour un crime qu’il n’a pas commis, le détective privé Ash se réveille dans le monde des anges sans bien se rappeler ce qui lui est arrivé. Là, le bien nommé Angel lui apprend que, son âme étant trop souillée, elle ne peut être réutilisée telle quelle et que le jeune homme va donc servir d’agent du Bien. Ainsi, sous les directives d’Angel, il va devoir sauver d’autres innocents pour purifier son âme. Immatériel et invisible aux yeux des mortels, Ash dispose tout de même de quelques pouvoirs lui permettant d’influer sur le monde des humains. Sa première mission est d’aider une jeune fille à prouver l’innocence de son frère accusé de meurtre à tort et qui semble suivre le même chemin qu’Ash, emprisonné et en passe d’être bientôt condamné à mort. Lorsque ce dernier arrive auprès d’elle, la jeune femme est en train de se faire agresser par deux hommes encagoulés. Intervenant pour la sauver, Ash se souvient soudain que l’un d’eux est celui qui avait drogué sa sœur de force jusqu’à l’overdose. Se laissant aller à la colère, Ash fait soudain montre d’une puissance hors du commun : empêchant Angel de l’arrêter, il s’attaque au malfaiteur au point de presque le tuer. Mais les instances supérieures ne vont évidemment pas le laisser faire car il faut respecter les commandements de base, et « tu ne tueras point » en fait partie ! Dans ces conditions, remplir sa mission et accomplir sa vengeance contre ceux qui ont détruit sa vie et celle de sa sœur va se montrer plus complexe que prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
The innocent est issu d’une idée de scénario pour le format manga par Avi Arad, connu pour être le co-directeur de Marvel et producteur de nombreux films, dont évidemment ceux comme X-men, Spider-man ou encore Iron Man, idée travaillée ensuite par le scénariste de la série animée Ghost in the shell - stand alone complex, Junichi Fujisaku. Côté dessins, sachant que Ko Yasung peut aussi s’écrire aussi Ko Ya-Seong, on reconnaît en face un auteur confirmé qui a déjà à son actif des séries comme Stigmata et Redrum 327. Globalement, la réunion de tout ce beau monde donne un one-shot sympathique mais néanmoins pas dénué de quelques défauts. Le premier d’entre eux est que le scénario ne fait pas preuve d’une énorme originalité : le héros, un ancien détective privé, est exécuté pour un crime que le politicien véreux qu’il cherchait à confondre lui a mis sur le dos ; revenu sous forme de fantôme au service des anges (façon Ghost), il doit laver son âme en aidant des innocents qui risquent de subir le même sort que lui... Néanmoins, on apprend rapidement que les gens qu’il doit aider ont tous un rapport avec l’enquête qu’il menait avant sa mort. Ainsi, il va pouvoir se venger et faire tomber les malfrats responsables de son décès. Malgré tout, l’histoire se laisse suivre agréablement, principalement grâce aux personnages qui relèvent un peu le goût fade du synopsis. Le scénario aurait tout de même nécessité d’être développé sur plus de pages et est également un peu confus par moments, comme par exemple lorsqu’on ne comprend pas bien ce qu’est le « pacte du sang » mis en scène dans le premier chapitre et qu’on ne revoit pas vraiment ensuite, ou encore lorsque le héros est censé être sanctionné pour son comportement mais que finalement, son pouvoir retiré revient quand même et qu’il continue de n’en faire qu’à sa tête.... Bref, cela n’est pas la meilleure partie, et ce n’est pas le seul défaut car d’autres points pêchent un peu : le psychopathe de service est le seul à pouvoir voir le héros sans qu’on ne sache vraiment pourquoi, il comprend instinctivement quels sont les points faibles de ce dernier... D’ailleurs, les méchants sont aussi un peu too much (on sent la patte « co-directeur Marvel») : le chef vit avec ses serpents en liberté qui se prélassent dans son salon, et le bras armé est un psychopathe avec une tête angélique dont le passe-temps est de saigner les moineaux du jardin et qui veut « jouer » à tuer un peu tout le monde... Pour ce qui est des graphismes, on a droit à des dessins impeccables dans le style de la nouvelle génération coréenne qui utilise l’ordinateur avec talent, avec un trait qui rappelle assez par certains points celui de Jusqu’à ce que la mort nous sépare par exemple, voire même Kurokami pour l’utilisation de l’ordinateur et du tramage ou encore - dans un tout autre genre plus japonais pour le coup - Death note pour la finesse et la précision du trait. Les planches sont très fournies et des plus détaillées, extrêmement bien tramées, à la mise en page réfléchie et esthétique, les personnages ont du style, mais les scènes d’action sont tout de même un peu moyennes, certains passages n’étant pas évidents à saisir du premier coup d’œil. L’édition a par contre quelques soucis au niveau du tramage qui laisse apparaître régulièrement un certain moirage. Au final, The innocent s’avère tout de même un bonne surprise qu’on aurait tort de bouder pour ses quelques petits défauts, un titre blockbuster au scénario classique mais efficace et aux graphismes léchés.
