L'histoire :
À Tokyo, en 1975, le délai de prescription touchant au vol des 300 millions est tout proche. Au département de la police, l'inspecteur Heizo Shiroo interroge Kazunari Sawatari, le premier secrétaire de l'opposition. Le policier n'a pas invité le bras-droit du politicien pour effectuer une quelconque pression à propos des déclarations tapageuses de son patron mais pour évoquer un tout autre sujet. Heizo Shiroo lui tend une photo, celle d'une lycéenne retrouvée morte. Si le premier secrétaire ne fait mine de rien, il ne peut réfuter les photos qui lui sont présentées ensuite et qui le mettent en scène avec la lycéenne. Kazunari Sawatari ironise sur la situation et évoque des manipulations dignes d'Edgar Hoover, l’ancien directeur du FBI. L'inspecteur veut bien dissimuler les photos compromettantes en échange d'un service : que le leader de l'opposition n'évoque pas le Cerisier... De nos jours, Kazunari Sawatari est derrière les barreaux mais il pourrait bien compter sur l'aide de l’inspecteur Kurokôchi pour sortir de là...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les lecteurs des séries de Naoki Urasawa ont sûrement déjà remarqué depuis 20th Century Boys la présence de Takashi Nagasaki au côté du mangaka. Ce scénariste s'est progressivement fait un nom et s'est vu confier sa propre série : Inspecteur Kurokôchi. Dans celle-ci, nous suivons un flic ripoux cherchant à faire tomber une organisation secrète de la police. Avec des méthodes pour le moins sulfureuses, il parvient à obtenir toujours plus d'informations sur le Cerisier, cette fameuse association criminelle de la police. Dans le précédent opus, notre héros avait été gravement blessé, au point que l'impact de ses blessures aurait pu lui faire abandonner ses plans. Il n'en est rien et, dans ce volet, nous en apprenons plus sur l'inspecteur Echigo et sur sa prétendue intégrité. Takashi Nagasaki maîtrise parfaitement les arcanes du thriller et nous le prouve une fois encore dans ce récit millimétré. Si le nombre de personnages est assez important, on s'y retrouve facilement. La tension ne cesse de croître au fil de l'album et il nous tarde de découvrir la suite. Le dessin de Koji Kôno n'est pas immédiatement accrocheur mais on s'y fait très bien à la longue. Vivement la suite !