L'histoire :
A Venise, un orphelin du nom de Gioca parcourt les rues durant le carnaval. A l’aide de son petit animal Tonto, il détrousse discrètement ceux qu’il croise. En fin de journée, il rencontre un étrange voyageur. En le bousculant, il ressent une sensation étrange, comme si lui aussi venait du « côté sombre » de la société, et Gioca se dépêche de s’enfuir après lui avoir pris sa bourse. Il va ensuite donner son butin à Rumacca, un homme qui fait partie de Nero, l’organisation qui régit toutes les activités criminelles en ville. Tous les orphelins sont obligés de travailler pour eux, et Gioca ne fait pas exception. Ce soir, Pigro, l’un des plus jeunes, n’a pas ramené assez d’argent, aussi Rumacca s’apprête-t-il à lui couper les mains : vu qu’il n’est pas doué en tant que pickpocket, il rapportera sûrement plus en tant que mendiant. Gioca ne peut pas laisser faire ça : avant d’avoir eu le temps de réfléchir, il s’interpose devant Rumacca. Ce dernier enrage de voir qu’on ose lui résister et décide alors de tuer les deux orphelins. Mais la hache qu’il brandit ne retombe pas : l’étranger que Gioca avait volé en dernier l’avait suivi et fait apparaître d’étranges feux follets qui empêchent Rumacca de bouger. Il s’agit de Manigoldo, le chevalier d’or du cancer. Celui-ci est venu à Venise aux côté d’Albafica des poissons pour s’attaquer au boss de l’organisation Nero, qui n’est autre qu’un ancien chevalier renégat, et Gioca va avoir un rôle à jouer dans cette histoire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après trois premiers opus plutôt bons, ce quatrième volet déçoit un peu. Dédié à Manigoldo, le chevalier d’or du cancer, il met également en scène Albafica des poissons pour une histoire exceptionnellement en duo. Malheureusement, même à deux, les chevaliers ne parviennent pas à compenser un scénario des plus stéréotypés, même par rapport aux canons de la série : des orphelins maltraités, le héros secondaire qui cache un double secret et qui va suivre les chevaliers tout au long de leur aventure (comme dans les 3 premiers volets), les sidekicks du grand méchant et ce dernier qui présentent chacun un trait de caractère particulier (narcissique, goinfre, alcoolique, prétentieux, avare), le big boss et sa relation d’amour-haine avec l’un des principaux éléments du Sanctuaire, ainsi que son rapport indirect avec le chevalier d’or principal du volume... Même les noms sont stéréotypés : le chef ennemi qui ne jure que par l’argent s’appelle Avide ! Jusqu’à la dernière scène, rien ne nous épargné dans le genre. Cela ne serait pas plus gênant que cela si le récit nous accrochait, mais ce n’est malheureusement pas le cas et on s’ennuie un peu à la lecture. Les combats ne sont pas non plus passionnants, certains étant même plutôt rapidement expédiés, sans aucune plus-value. Il y a malgré tout des bons points, comme le fait que l’action se situe à Venise pour changer un peu le décor (même si là encore, on aurait aimé que cet aspect soit un peu plus mis en avant), et les méchants ne sont pas des spectres d’Hadès mais des chevaliers rebelles. A ce propos, ces derniers ont des armures noires, mais l’auteur ne prend pas la peine d’expliquer pourquoi, ce qui est là encore fort dommage. A part quelques dialogues, le fait que les chevaliers d’or soient deux n’apporte rien d’exceptionnel non plus car ils font la plupart du temps route à part, chacun allant taper du vilain de son côté. Graphiquement, c’est par contre toujours très travaillé et, sans être exceptionnels, ces chapitres nous offrent tout de même des planches sympathiques. Un tome globalement en dessous de nos attentes donc, et on espère que le prochain se montrera plus passionnant.