L'histoire :
Autrefois étudiant brillant, Shigeji a tout plaqué pour s'offrir un tour du monde. À son retour, son père lui demanda de rejoindre l'entreprise familiale, une société de construction nommée Daitomé. Souhaitant faire de Shigeji son héritier à la tête de l'entreprise, il lui confie un chantier à Kamakura, une ville située à quelques heures de voiture de Tokyo. Sur place, alors que le chantier est bien entamé, Shigeji reçoit un coup de fil. Le quartier dans lequel se trouve Daitomé a subi un terrible incendie et ses parents sont morts. Alors que les employés doutent des capacités du fils, son look assez particulier avec sa longue barbe n'aidant pas, Shigeji prend les choses en main et laisse Masaru, l'un des hommes de confiance de son père, se rendre à Tokyo pour obtenir plus d'informations. Pendant ce temps-là, Shigeji et les autres ouvriers redoublent d'efforts pour que le chantier se termine bien. Le lendemain, Masaru revient et donne des nouvelles à Shigeji. Ce dernier apprend que, en attendant son retour, Ritsu, une jeune femme du quartier, occupe la maison de ses parents et qu'en plus 5 enfants s'y trouveraient également...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, le mangaka Minetarô Mochizuki n'est jamais là où on peut l'attendre. Après l'horrifique Dame de la chambre close, l'effrayant et culte Dragon Head et l'aventure de MaiWai, l'auteur adapte cette fois-ci le roman de Shûgorô Yamamoto, Chiisakobé. Ce livre revient sur le drame vécu par Shigeji, un jeune homme portant une longue barbe et qui va devoir reprendre la société familiale au lendemain du décès de ses parents. Loin de ne se focaliser que sur ce personnage, le récit installe rapidement une héroïne timide et attachante nommée Ritsu, une bande de sinistres garnements, mais également une fille de banquier bien intentionnée et super jolie ! Touchant par moments, drôle à d'autres, le récit joue sur la complexité de ses personnages et de leurs émotions pour mieux nous piéger dans une histoire entre chronique sociale et romance. Les non-dits sont légion dans ce premier album et participent à la réussite de cette adaptation. La subtilité se trouve également dans le trait de l'auteur. Avec une finesse inouïe, il parvient à retranscrire les jeux de regard ou les tensions entre les protagonistes. Certains cadrages sont pour le moins étonnants et rendent un peu plus atypique ce récit. Chiisakobé est une lecture d'ores et déjà formidable en plus d'être une surprise inattendue. Prévu en seulement quatre tomes, voici probablement l'un des mangas de l'année.