L'histoire :
-Le Paon vole au Sud-Est : Liu Lanzhi est une femme aussi jolie qu’intelligente et douée pour les arts. A l’âge de 17 ans, elle est mariée à un fonctionnaire de la préfecture, Zhongqing. Bien que ce dernier parte souvent en déplacement, les deux époux s’aiment et passent le plus de temps possible ensemble. Seulement, à la mort du père de Zhongqing, la mère de celui-ci se met à régner en maître sur le foyer et à brimer Liu Lanzhi avec acharnement...
-L’Histoire de Liang et Zhu : Yingtai, la fille de maître Zhu, rêve d’accompagner les étudiants qu’elle voit voyager vers la capitale. La demoiselle a envie d’étudier mais son père refuse de la laisser faire puisqu’elle est une femme. A force d’acharnement, Yingtai parvient à convaincre son père de la laisser partir étudier à la condition qu’elle se fasse passer pour un homme. Cependant, Yingtai reste une femme et s’amourache d’un camarade, Liang, qui la considère comme un frère...
-Les Femmes guerrières du clan Yang : Le maréchal Yang revient mortellement blessé d’une expédition contre les Xixia. A l’annonce de sa mort, le clan n’est désormais composé que de veuves et d’orphelins. Il n’a donc plus de maréchal à fournir à l’armée mais la matriarche centenaire, Dame She, décide de remplir ce rôle...
-Le Pavillon de l’Ouest : L’étudiant Zhang Sheng se rend à la capitale pour passer les examens mandarinaux. En chemin, il s’arrête dans une auberge où on lui conseille de visiter le temple de la Grande Miséricorde. Zang Sheng fait le détour et, sur place, aperçoit la magnifique Ying Ying. Hélas, celle-ci est la fille du défunt ministre et sa mère a strictement interdit l’accès à la cours où elle se trouve. Toutefois, l’étudiant refuse d’oublier la beauté qu’il vient de voir et compte bien la conquérir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les quatre histoires qui composent cette œuvre sont des grands classiques de la littérature et du théâtre chinois. Ici, on peut donc découvrir en images ces histoires qui traitent de la condition de la femme dans la société chinoise. Que ce soit par amour pour un homme, les études ou la guerre, chaque héroïne est vouée à une condition qui ne lui plaît pas et tente de se défaire des liens des traditions et des coutumes pour vivre la vie qui lui plaît. Hélas, les obstacles ne sont pas évidents et la mort est bien souvent la seule solution qui s’offre à elles pour manifester leur désaccord et ne pas céder face à la pression de la société et de la famille. En plus de traiter de la condition de la femme, les récits en eux-mêmes se montrent intéressants et terriblement réalistes, ce qui rend leur portée d’autant plus forte. Wang Shu Hui sait donner vie à ces histoires et ses personnages dans le format chinois traditionnel (une image par page avec le texte en-dessous comme une légende) et chacune des planches est un petit tableau soigné disposant d’un trait fin et efficace. On ne peut que se passionner pour ces 4 récits de femmes qui proposent une lecture intéressante, féministe et profondément humaine. A essayer !
