L'histoire :
Chan, Yaya, Tuduo et Pipo ont réussi à s’enfuir de l’île en barque et leurs poursuivants tentent de les rattraper avec un bateau à moteur. Cependant, il y a pas mal de débris dans l’eau et un énorme tronçon de bois accroche le moteur, ce qui immobilise les hommes. Au bout de deux heures en mer, Yaya et ses compagnons finissent par arriver au port de Ningbo. Là, Chan conduit les enfants à un hôpital de guerre, qui n’est autre qu’une église aménagée pour l’occasion, et Tuduo peut enfin être examiné par des infirmières. Le jeune homme souffre de la dengue, probablement à cause d’une piqure de moustique, et a besoin de repos et de boire beaucoup. Chan devant s’absenter un moment, Yaya va au chevet de Tuduo où ils vont chacun se faire une promesse au cas où l’un d’eux ne survivrait pas au périple...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si la fuite de Chan, Yaya, Tuduo et Pipo s’annonce bien partie dans les premières pages, la triste réalité vient vite rattraper le groupe. En effet, Tuduo est victime d’une grave fièvre qui ‘l’immobilise et les dommages de la guerre sont partout autour d’eux : une église est reconvertie en hôpital, les soldats japonais brûlent tout sur leur passage, il y a des avions qui inspectent la zone... Autant d’éléments qui rappellent à Yaya (et au lecteur bien sûr) l’horreur de la situation, et la détresse de la petite nous est vite retransmise : on ne peut que s’émouvoir devant son immense chagrin mais également devant la force dont elle fait preuve pour aller de l’avant. De fait, le récit devient plus sombre et plus terre à terre mais cela permet au scénario de revenir à la situation du pays tout en montrant l’évolution des deux enfants. Toutefois, la trahison dans le dernier tiers du volume apporte un rebondissement de taille ainsi qu’un nouveau danger pour Yaya qui va prendre une décision extrême et qui nous laisse sur une accroche de folie : on se doute que le dénouement de ce passage sera positif mais il n’empêche que le suspense nous dévore. Quant aux graphismes, on ne peut qu’une fois de plus apprécier le rendu colorisé, car le dessinateur joue à merveille avec la lumière et la luminosité des couleurs pour retranscrire aussi bien les ambiances que l’heure des moments. Avec ce cinquième opus, on est donc une fois de plus envoûté par l’histoire et il nous tarde d’en lire la suite.