L'histoire :
Il existe dans le monde des objets absolument magnifiques mais dont la beauté cache un lourd secret. Des entités démoniaques baptisées les « ils » les habitent et attendent patiemment que des humains les touchent pour s’emparer de leur esprit. Certains humains les chassent, on les appelle les Shisté bahaad, et l’une d’entre eux, March, a même la possibilité de libérer les victimes de ces malédictions tant que celles-ci n’ont pas encore tué quelqu’un. Voyageant en Europe de l’est, la jeune femme fait la rencontre de Pircolé, fille du propriétaire d’un cirque et qui participe au spectacle en tant que clown. Persuadée d’être laide et espérant jouer un rôle plus glorieux que celui d’amuseur public, Pircolé trouve une boucle d’oreilles laissée en évidence au milieu d’une pièce. En la saisissant, celle-ci se retrouve contrôlée par un « il » et son premier geste est de monter en haut d’un mât pour saisir une barre et effectuer un grand saut. Son père, en la voyant faire, crie à tous de tendre le filet de sécurité mais il est trop tard : Pircolé est en train de chuter...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nom de Yang Kyung-Il n’est probablement pas inconnu des lecteurs de manga les plus âgés. Découvert en 1993 avec Les chroniques de la guerre légendaire de Shoma (série incomplète parue chez Ypnos), le dessinateur coréen a véritablement passé un cap avec les séries Island (chez Panini) et Le nouvel Angyo Onshi (chez Pika) scénarisées par Youn In-Wan et qui furent publiées au Japon et non en Corée du Sud, chose rare pour l’époque. En collaboration cette fois-ci avec Kim Hyung-min, le coréen propose un récit se situant pile au milieu de ces deux titres à succès. L’histoire raconte celle de March, une jeune femme maudite traquant les démons (un peu comme dans Le nouvel Angyo Onshi), ceux-ci étant très menaçants envers les humains (comme dans Island). Efficace, le récit jongle avec le fantastique (beaucoup), l’horreur (un petit peu), l’action (pas mal) et la romance (un chouïa), le tout dans un XVIIIème siècle aux décors variés évoquant aussi bien l’Europe de l’Est que Venise. Les personnages sont intéressants, les auteurs jouent de nombreux faux-semblants et de nombreux mystères sont encore à découvrir par la suite. Toujours aussi réussi visuellement, le dessin de Yang Kyung-Il confirme qu’il est l’un des artistes coréens les plus réguliers et intéressants qui soit. Certaines planches sont à tomber, comme par exemple une double montrant March lors d’une séquence impressionnante issue de son passé. Variété et soin semblent être le leitmotiv de l’auteur... Malgré le fait que la série soit peu avancée dans l’archipel (seul un second opus est sorti du fait que le dessinateur multiplie les projets, notamment un avec Youn In-Wan), ce premier contact avec l’univers sombre et mystérieux de March story ne demande qu’à se poursuivre par la suite.
