L'histoire :
Sora disparu entre les belles vagues de l’océan, Ruka peine à se remettre du choc. Reste ce morceau de météorite confié par Sora, qu’elle a avalé comme un petit bonbon et qui la lie éternellement à son ami. Et puis aussi, désormais existe cet appel incontrôlable qui la pousse vers le large inexorablement. Pourquoi ? Umi va quant à lui étrangement mieux même si souvent son entourage a du mal à savoir s’il plaisante, rêve debout ou ne sait plus exactement qui il est. Anglade, qui s’interroge lui aussi sur la disparition de Sora, prend le large sur son voilier en compagnie d’Umi et Ruka. Tous trois semblent se laisser porter sans but mais l’endroit vers lequel ils font route n’est pourtant pas dû au hasard. Il s’agit d’une histoire de fréquence, d’onde voire d’un chant envoutant et mystérieux. Durant le voyage, Ruka est victime de malaises plus ou moins longs et souvent accompagnés de fortes fièvres. Durant ces périodes inconscientes, elle fait d’étranges rêves : son corps se dématérialise ; il y a toujours ces somptueux scintillements... et Sora qui se fait dévorer ! Au réveil, il y a cette petite voix, celle de Sora qui souvent lui dit que le tour d’Umi est arrivé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’origine du monde et son corollaire de « Qui sommes-nous ? D’où vient-on ? Où allons-nous ? » soufflent la braise de ce 3ème volet. En jeu : l’hypothèse argumentée de la présence, entre autres, d’Umi et Sora sur notre bonne vieille planète bleue. Sora disparu, c’est d’ailleurs notre petite Ruka - et sa météorite gobée - qui joue les remplaçantes de choix en répondant à l’appel abyssale du grand océan. Quelques épais flashbacks alimentent quant à eux le passé de Jim, celui d’Anglade, les premières rencontres avec Umi et Sora et les incroyables leçons (écolo-scientifico-mythologico-philosophiques...) d’une drôle de vieille femme : Dédé. De nouveaux courts apartés continuent également de construire l’idée de la présence récurrente - avec diverses fortunes - d’enfants de la mer depuis la nuit des temps. Une nouvelle fois, l’exercice se laisse plutôt agréablement porter et suçoter comme un petit bonbon plus de 300 pages durant. Pourtant force est de reconnaitre que l’ensemble manque un peu de jus et qu’on arrive penaud à l’ultime feuillet, loin d’être rassasié. En cause, le choix opéré dans cet opus de dégrossir les mystères égrainés précédemment à renfort d’hypothèses et de théories un brin « perchées » - ou accessibles pour les plus pointus. Le rythme en pâtit lourdement, les brumes de l’intrigue se dissipent plus que doucement et seules les respirations offertes par les flashbacks ou les apartés offrent quelques goulées d’oxygène. Pour autant, le jeu fantastique, onirique et poétique mis en place par l’univers de Daisuke Igarashi fonctionne toujours autant. Idem pour la finesse et la force émotionnelle du dessin.