L'histoire :
Etrange et merveilleuse rencontre qu’a fait Ruka, une jeune collégienne, lorsqu’elle s’est faite pour amis Umi et Sora, desenfants de la mer élevés par des dugongs. Depuis, elle est témoin d’étranges phénomènes qui la fascinent incroyablement, de gigantesques étoiles filantes en disparition de poissons, en passant par une météorite. Bientôt, Sora disparaît mystérieusement en se transformant en boule de lumière, tout comme l’ont fait des milliers de poissons avant lui. Avec Anglade, un jeune scientifique, et Umi, elle part sur l’océan à la recherche de Sora. Mais bientôt, de manière inexpliquée, Ruka est inexorablement attirée par l’océan. Elle plonge à son tour et disparaît, avalée par une baleine. Cette nouvelle disparition inquiète ; en particulier, les parents de Ruka. C’est pourquoi sa mère, Kanako, accepte l’invitation de la vieille et sage Dédé de prendre à son tour la mer. Kanako connaît parfaitement ce milieu : enfant, elle faisait en effet partie d’un village dans lequel les femmes étaient de fameuses pêcheuses en apnée. Kanako se souvient alors qu’en plongeant, elle était attirée par les profondeurs pour trouver l’origine de la voix qui l’appelait inlassablement. Kanako se souvient aussi de la rencontre avec le père de Ruka, puis de son départ pour la ville et, enfin, de la naissance de Ruka qui marqua l’arrêt des appels de la mer. Aujourd’hui, Kanako a peur qu’on la punisse pour avoir déserté les fonds marins...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette quatrième et avant-dernière plongée parmi Les enfants de la mer, Daisuke Igarashi continue d’assembler son incroyable puzzle destiné à nous accompagner vers la « représentation ». Que nous promet-elle exactement ? Sera-t-elle capable de répondre à nos multiples questions ? Et en particulier fera-t-elle la lumière sur les rôles de Sora, d’Umi et de Ruka ? Il faudra en tout cas attendre l’ultime immersion pour tenter d’en saisir le sens profond. Car, une nouvelle fois, l’assemblage proposé par ce mangaka virtuose reste aussi dense que brumeux, ou peut-être plutôt inutilement complexe pour livrer sa poésie (philosophico-naturaliste) à fleur de peau. Ainsi, l’épais récit superpose encore et toujours des théories scientifiques, des témoignages surprenants, du suspense, des flashbacks, des mystères aquatiques, tout en nous immergeant dans un univers fantastique parfaitement millimétré pour titiller notre réflexion. Au-delà, il faut reconnaître qu’en dehors de ce parti pris, les amateurs de sensations un peu plus fortes ou de suspense « plus cadré » auront encore un peu de mal à décoller. Et ce, quand bien même le filet narratif dans lequel l’intrigue parvient malgré tout à nous attraper est lancé avec une certaine habilité (dynamisme et fluidité du découpage, maestria du dessin, immersion successives dans le passé des protagonistes, découverte du milieu maritime...). En attendant de découvrir cette fameuse « représentation » à fleur d’abysse, vous en serez quitte pour vous inquiéter de la disparition d’Anglade, découvrir qui est vraiment la maman de Ruka, en savoir un peu plus sur une ancienne expérience arctique, ou comparer univers maritime et organisme humain. Le tout pour une évidence encore esquissée : mer et mère ne font qu’une...