L'histoire :
Une fois de plus, Shinsaku se réveille après avoir fait un cauchemar dans lequel il ne pouvait se résoudre à affronter un terrible adversaire déterminé quant à lui à l’exécuter. Son frère jumeau, Sanémi, est inquiète pour lui mais n’a pas le temps de s’attarder sur les problèmes de sommeil du jeune homme car leur ami Tamosaku vient les chercher : le seigneur Munénobu les attend au château. Les trois jeunes gens se rendent donc auprès de ce dernier qui a une mission à leur confier : le nombre de monstres ayant considérablement augmenté ces derniers temps (les bêtes venant même en ville) et les samouraïs étant trop occupés à préparer la guerre imminente, le trio est chargé d’aller s’occuper de leur repaire, qui se trouve dans le quartier pauvre de la ville. Les trois jeunes gens acceptent leur mission et se rendent donc dans ledit quartier où ils rencontrent deux enfants chétifs qui n’ont pas mangé depuis trois jours. Touché par leur triste condition, Sanémi commence à leur donner de l’argent mais son frère le rappelle à l’ordre : c’est une pratique courante dans le coin et la monnaie reviendrait à leurs parents tandis que les enfants continueraient à mourir de faim. Un peu après cela, les jumeaux et Tamosaku arrivent dans une ruelle désaffectée et se retrouvent rapidement encerclés par les monstres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’histoire de ces jumeaux adoptés par le seigneur local et qui renferment un mystérieux pouvoir s’annonçait prometteuse, d’autant plus que l’univers imaginé par l’auteur est intéressant : les différents provinces du pays s’apprêtent à faire la guerre pour mettre la main sur une mine de pierres Kamui, un minerai qui recèle la force de dieu, et il existe également des guerriers frappés d’une sorte de sceau matérialisé sous la forme d’un tatouage qui leur donne une force magique particulière à chacun. Malheureusement, l’histoire met trop de temps à décoller (au moins deux tiers du volume) et, malgré quelques scènes d’action (la chasse au monstre et les premiers affrontements de la guerre), le rythme général est assez mou. Du coup, on est parfois un peu assommé et ce n’est pas la pléthore de personnages et d’informations sur les provinces qui vont nous aider à rester concentré et suivre le tout sans être un peu perdu, même si cela est pourtant intéressant. Au contraire, les graphismes sont très dynamiques (le découpage est d’ailleurs intéressant) et sont des très bonne facture : les pages sont bien fournies (peut-être même un peu trop parfois), les personnages sont expressifs, les décors nombreux et le tramage est efficace, le tout dans un style un peu shôjo qui peut rappeler par moment le travail d’Aki Shimizu (Suikoden III). D’ailleurs, le style des guerriers les plus forts rappelle aussi le character design des personnages du même type dans Kenshin le vagabond. Un peu décevant au niveau du scénario (d’autant qu’on ne comprend pas toujours bien qui est qui au début, surtout sur certains plans avec les jumeaux), l’histoire possède tout de même quelques atouts que l’on espère voir exploités dans les prochains volumes.